Une fois de plus, merci au très bon site Asialyst pour ses analyses économiques dont nous vous recommandons la lecture. Cette fois, notre confrère se penche sur l’impact de l’épidémie de Coronavirus-Covid 19 pour l’économie mondiale, en particulier sur les chaines d’approvisionnement souvent originaires de Chine. Petit message à nos lecteurs qui, voici trois semaines, fulminaient contre nos indications supposées pessimistes et alarmistes sur l’ampleur de l’épidémie et ses conséquences notamment pour l’industrie automobile: Gavroche est un petit rebelle qui ne prétend pas connaitre tous les rouages de l’économie, mais nous observons et nous lisons beaucoup. Nos avis et commentaires ne sont pas toujours à jeter aux orties !
Nous reproduisons ici des extraits d’une analyse parue sur Asialyst sous la signature de Alex Payette. Nous vous en recommandons la lecture ici en version intégrale.
Alors que le coronavirus continue d’étouffer l’économie chinoise, l’ampleur des dégâts à court comme à long terme n’est pas encore clairement quantifiable, en Chine comme dans le reste du monde. Cela dit, les autorités de Pékin ont déjà commencé à prendre diverses mesures pour faire baisser la pression, fussent-elles temporaires. Le 17 février, la banque centrale (PBoC) a baissé de dix points son taux d’intérêt sur 200 milliards de yuans de prêts accordés via le programme de crédit à moyen terme d’un an, passant ainsi de 3,25 % à 3,15 %. Mais cette baisse est loin d’être suffisante pour l’imposante économie chinoise. D’autres plans de relance sont attendus tout au long de l’année, en particulier à la fin de l’épidémie.
Pékin a également assoupli ses politiques commerciales afin de stimuler l’économie par la consommation. Le 18 février, la Chine a étendu des exonérations douanières à une liste de 696 marchandises en provenance des États-Unis. Cela permet aux Chinois de respecter leurs engagements pris dans le cadre de la première phase de l’accord commercial. C’est aussi une relance commerciale indispensable alors que le coronavirus paralyse en quelque sorte les structures domestiques de production. Reste à voir si cette baisse des droits de douane aura un effet quelconque sur la demande chinoise, qui, pour l’instant, demeure encore timide. Il n’empêche, cet assouplissement va dans la bonne direction.
Marché immobilier
Jusqu’à présent, les analystes ont surtout pointé les dommages causés à l’industrie chinoise, en particulier l’automobile et la métallurgie. Cependant, il existe un problème encore plus pressant dans le contexte actuel : le marché immobilier. C’est l’un des piliers de l’économie en République populaire. Or plus l’épidémie dure, plus la reprise sera difficile.
Un exemple parmi d’autres : les quarantaines strictes instaurées dans de nombreuses villes empêchent l’activité des salles d’exposition et donc des transactions. Bien que certaines sociétés immobilières soient passées aux « salles d’exposition virtuelles », cela ne permet pas aux principaux acteurs du secteur de se maintenir. Par ailleurs, les frais de gestion immobilière, qui montaient déjà en flèche depuis un moment, sont en train d’exploser : de plus en plus de résidents exigent une meilleure qualité de services d’assainissement dans leur immeuble comme dans leur quartier. Cette amélioration de service entraînera une hausse des coûts d’exploitation pour les entreprises d’un secteur connu pour ses problèmes récurrents de trésorerie.
Chaines d’approvisionnement
Par ailleurs, n’oublions pas que la Chine a vu son rôle changer dans l’économie mondiale ces dernières années. Elle est passé du statut de simple exportateur à un rôle plus orienté sur l’assemblage et l’organisation. Alors que le pays continue de progresser et de s’intégrer à la chaîne d’approvisionnement et de production internationale, les risques d’une telle crise sont difficiles à mesurer avec précision, mais ils demeurent globaux. En amont comme en aval, les économies seront – si elles ne le sont déjà – durement affectées dans les semaines ou les mois qui viennent. Les livraisons de Tesla ou d’Apple, pour ne citer qu’eux, sont déjà retardées.
Ainsi, comme la Chine est un importateur de produits industriels finis et de matières premières industrielles, les chaînes mondiales d’approvisionnement commencent déjà à ressentir les effets de l’épidémie. Les constructeurs automobiles allemands ont notamment signalé une baisse importante de leur production, tandis que les importations chinoises de cuivre et d’aluminium devraient toutes deux diminuer nettement.
Capital à grand risques
En plus des industriels, les institutions financières en Chine et à l’étranger commencent déjà à « souffrir » du coronavirus. Selon des sources internes à des banques et des sociétés de capital-investissement à Hong Kong, approchées par le cabinet en cabinet de conseil stratégique Cercius Group, les transactions transfrontalières et les introductions en bourse ont considérablement diminué en janvier et continuent encore de baisser. Ce n’est pas une surprise : la plupart de leurs bureaux sont fermés ou leurs employés travaillent à domicile depuis un moment déjà. Ces transactions resteront modérées jusqu’à ce que la crise soit maîtrisée. Ce qui n’empêchera pas une relance particulièrement difficile à Hong Kong comme à Macao.
Le 18 février, HSBC a notamment annoncé un important plan de restructuration : la banque devrait supprimer 35 000 emplois et se débarrasser de 100 milliards de dollars d’actifs. HSBC a déclaré vouloir diversifier ses activités dans d’autres régions que l’Asie, d’où proviennent 50 % de ses revenus.
Le 17 février, Macao a annoncé la réouverture de ses casinos, fermés depuis un moment en raison de l’épidémie. À l’instar de Hong Kong, l’économie de Macao dépend des secteurs du tourisme, du jeu et de l’hôtellerie. Cependant, la crise est loin d’être finie à Macao avec le ralentissement générale de son activité touristique. La simple réouverture des casinos ne permettra pas d’attirer à nouveau les touristes en masse. …(…)
La suite en intégralité sur Asialyst ici.