L’infatigable chasseur de temps Loris Curtenaz continue d’explorer pour Gavroche les lieux de culte bouddhistes le plus étonnants du royaume. Bueng Kan, 76ème et dernière née des provinces thaïlandaises, est située au nord-est de la région Isan, à plus de 700 kilomètres de Bangkok.Contrée au tourisme balbutiant, cette province abrite plusieurs lieux de cultes étonnants où le bouddhisme se mêle à la nature et ses fantaisies.
Une chronique de Loris Curtenaz
Les trois monastères que nous allons présenter partagent un point commun, une géologie singulière.
Wat Tham Si Thon
Débutons par le Wat Sawang Arom (วัดสว่างอารมณ์), ou Wat Tham Si Thon (วัดถ้ำศรีธน) tel qu’il est couramment appelé.
Situé dans la localité de Pak Khat, ce temple fut d’abord fréquenté par des moines errants.
Ils appréciaient alors le cadre d’une forêt paisible seulement perturbée par des rochers aux formes arrondies.
Au XXIe siècle, le rocher monumental est devenu l’élément central du monastère.
Il dissimule un abri à sa base alors qu’un sanctuaire est positionné sur son sommet.
Accessible par un escalier, ce pavillon offre un panorama dégagé sur la région. On aperçoit même un méandre du fleuve Mékong.
Wat A-Hong Silawat
À quelques dizaines de kilomètres à l’est, le Wat A-Hong Silawat (วัดอาฮงศิลาวาส) est situé sur la route entre Nong Khai et Bueng Kan.
Son intérêt se porte sur son jardin paysager peuplée de rochers géants, semblables au temple précédent, et à une irrégularité du Mékong.
Devant le temple, le fleuve se rétrécit soudainement, formant des courants forts. De plus, sa profondeur atteindrait ici 200 mètres, raison pour laquelle ce passage étroit est surnommé le nombril du Mékong, Sadue Mae Nam Khong (สะดือแม่น้ำโขง) en thaïlandais.
Entre rocs éparpillés et fleuve majestueux, l’Ubosot en marbre du Wat A-Hong Silawat s’inspire de l’architecture lao.
Wat Phu Tok
Situé plus au sud, le Wat Phu Tok (วัดภูทอก) est le temple emblématique de la province de Bueng Kan.
Autrefois lieu de méditation pour les moines de la tradition de la forêt, il s’est transformé en lieu touristique par la force des choses.
Il faut avouer qu’avec ses points de vue spectaculaires et son cadre inédit, c’est un temple unique, sans doute le plus impressionnant du royaume.
Les édifices spécifiquement religieux sont regroupés près du village. De là, un chemin gravit la montagne arrondie surplombant le monastère.
D’abord tracés au milieu de la nature, les escaliers et chemins se multiplient ensuite sur les versants de la colline, sur plusieurs niveaux.
Lors d’une visite, l’idée consiste à faire le tour complet de la montagne via des passages en bois installés au dessus du vide !
Les planches brinquebalantes craquent sous les pas. L’expérience en devient palpitante mais à éviter si vous êtes en proie au vertige…