Le débat est désormais sur la place publique et il est assuré de provoquer des remous dans les pays d’Asie du sud-est, dont les économies ont énormément profité de la délocalisation massives industrielle de ces dernières décennies. Faut il «démondialiser» l’économie mondiale pour diminuer la dépendance des pays européens vis-à-vis de la Chine et des pays de l’ASEAN ? Le coronavirus-Covid 19 est une étincelle. Eléments de réponse que nos lecteurs, surtout les entrepreneurs basés dans la région, sont invités à compléter.
Le débat sur la démondialisation va s’amplifier à coup sur avec la crise du coronavirus-Covid 19. Que faut-il en penser ? La France, toujours à la recherche de nouveaux marchés pour ses produits, doit elle rapatrier la production et inciter ses groupes industriels à fermer leurs usines en Asie comme Donald Trump le réclame ouvertement aux géants américains ?
. Première réponse: Oui, l’heure de la «démondialisation» est arrivée. C’est une évidence et les entrepreneurs français en Asie, surtout ceux du secteur industriel, doivent s’y préparer. La sous traitance massive en extrême orient est désormais un argument marketing problématique. La montée du protectionnisme et la poussée écologiste des jeunes générations se rejoignent ici: il n’est plus aussi accepté qu’avant de produire à l’autre bout du monde.
. Seconde réponse: Cette démondialisation ne vaut pas de la même façon pour tous les secteurs. En clair: relocaliser une usine automobile est assez compliquée. Idem pour les énormes complexes de production électronique. Mais rapatrier des filières dans des secteurs comme la joaillerie, ou l’industrie textile n’est plus tabou, surtout à l’heure du recyclage et du reconditionnement roi. Les nuances s’imposent, mais les entrepreneurs de ces secteurs doivent très vite observer le marché
. Troisième réponse: démondialiser ne veut pas dire cesser d’être présent à l’international. Au contraire. Des secteurs entiers restent très dépendants des échanges avec l’Asie, à commencer par l’industrie du luxe. La réalité, en revanche, est que le modèle va changer. Le réinvestissement des bénéfices des grands groupes mondiaux est désormais scruté de très prés.
. Quatrième réponse: démondialiser veut aussi dire mieux connaître ses clients et travailler au plus prés avec eux. le sur-mesure est l’avenir. C’est la production de masse délocalisée qui est le problème. L’avenir est aux petites entités qui peuvent cumuler les savoirs faire et intégrer, par exemple, des apprentis européens dans des unités de production en Asie. Et vice-versa. Le vieux modèle, celui des usines de labeur qui détruisent à la fois les emplois et des filières industrielles entières en Europe, est en train d’être revisité.
