Cette affirmation vaut aussi bien pour les pays du sud-est asiatique que pour les pays européens. Elle s’applique à la France comme à la Thaïlande. Elle concerne autant les dirigeants qui ont hérité de leurs positions, que ceux qui l’ont conquis par la force ou sont sortis démocratiquement des urnes. L’épidémie de coronavirus-Covid 19 est une grande lessiveuse politique. Elle singularise ceux qui ne pensent qu’à eux, à leurs bons plaisirs au milieu de la tourmente. Elle voit l’opinion adhérer à ceux qui savent communiquer et prouver qu’ils demeurent aux côtés de la population. Elle se montre sévère pour les leaders tentés de trop promettre sans pouvoir ensuite accoucher de résultats. Un test ultime, terrible pour l’économie mondiale et des milliards de destins individuels et familiaux. Mais un test qui mérite d’être suivi de prés…Car beaucoup se souviendront de ces semaines-là.
L’on dit souvent que les leaders construisent leurs réputations dans les grandes crises. Ce n’est pas toujours vrai. Les pays ont besoin de dirigeants compétents et habiles en temps de paix. Les guerres et les séismes sociaux, sanitaires ou politiques, ne peuvent pas être les seuls critères pour juger ceux qui conduisent gouvernements et nations. Bien gouverner ne veut pas seulement dire bien batailler.
N’empêche: un choc aussi grave et profond que le covid 19 exige d’ouvrir les yeux et de scruter les actions au sommet de nos pays. Emmanuel Macron, dont les actions sont tant commentées en France, pays de querelles et de controverses récurrentes, en est un exemple. Le président sait que sa stature future se forge en ce moment. Pourquoi ? Parce que dans de telles périodes, les mots employés ont une importance cruciale. L’empathie, le souci du collectif, la connaissance des dossiers sont des éléments déterminants. Ceux qui sont à leurs postes de commandement, avec le souci du meilleur pour leur population mériteront, même s’ils se trompent – et cela peut toujours arriver – la confiance et l’indulgence future. Ceux qui, en revanche, oublient que de tels instants exigent de leur part des sacrifices personnels, et une stature au dessus de tout reproche, se le verront sans doute reprocher plus tard.
Cette réalité vaut pour tous les pays du monde touchés par le coronavirus. Dans ces moments de confinement, où l’économie s’arrête et où – en Europe du moins – la population applaudit chaque soir ses soignants, une parenthèse d’intégrité s’impose. L’exercice du pouvoir, redisons le, ne se limite pas aux périodes de crise. Mais ceux qui tiennent les commandes des États ont, dans ces circonstances, encore plus de devoirs et d’obligations vis à vis de leurs populations.