Gavroche, nous l’écrivons souvent, aime les articles d’expertise et de référence qui apportent é notre communauté de lecteurs une information originale, lue ou non ailleurs. Dans le cas de cet article, nous recommandons à tous nos lecteurs la consultation du site diploweb.com d’où ce texte est extrait. Ne l’oublions pas: l’immense région Pacifique est une partie importante de l’Asie et joue un rôle considérable dans le rapport de force entre la Chine, le Japon, les États-Unis et l’Asie du sud-est.
Une analyse de François Guilbert pour Diploweb.com, dont nous vous recommandons chaudement la lecture
Voici une étude remarquablement documentée pour connaître les solidarités et compétitions stratégiques dans le Pacifique insulaire face au COVID-19. Tous les États et territoires du Pacifique ne sont pas atteints cliniquement par le COVID-19 ; Une gestion de crise mettant en première ligne les ex-puissances tutélaires ; Un coût économique élevé pour le Pacifique insulaire ; Faire face à la montée de la puissance chinoise dans le Pacifique. Illustré d’une carte et quatre tableaux.
Alors que le COVID-19 a fait son apparition dans le Pacifique insulaire dès la fin janvier 2020, trois mois plus tard il touche sanitairement un nombre limité d’États et de territoires. Dans le cas français, à la date du 26 avril 2020, il est même proportionnellement moins présent en Polynésie française (2 cas pour 10 000 habitants) et en Nouvelle-Calédonie (0,5 / 10 000 habitants) que dans les autres îles d’Outre-Mer.
On pourrait ainsi penser que les îles océaniennes et leurs habitants ont été préservés. C’est en réalité tout le contraire !
La région est profondément bousculée économiquement, politiquement, diplomatiquement et socialement par la menace coronavirale, alors que le bilan victimaire s’élevaient à 109 morts au 23 avril 2020, et s’avérait encore géographiquement circonscris. Sans même parler des dimensions psychologiques générées par le coronavirus sur des sociétés insulaires aux capacités de santé limitées ou les préoccupations à l’endroit des nombreux iliens émigrés dans les grandes métropoles occidentales, c’est le quotidien des citoyens qui se voit chamboulé par les mesures arrêtées, dont bon nombre sont appliquées immédiatement mais aussi très régulièrement ajustées. Pour faire face à une situation suscitant des préoccupations croissantes, les Marshall, par exemple, ont décidé de changer, entre le 24 janvier et 2 avril 2020, à onze reprises leurs conseils de santé et restrictions aux voyageurs (HTAR). Les décisions sont aussi radicales qu’historiques.
Signe majeur de la propagation des anxiétés, depuis le début février 2020, ce ne sont pas moins de dix États insulaires du Pacifique qui ont proclamé l’État d’urgence pour faire face aux défis de la pandémie mondiale. Huit États et territoires ont même instauré un couvre-feu.
Des mesures mimétiques mais dont les raisons d’être ont pu varier d’un pays à l’autre. Dans le cas des Mariannes du nord et de la Micronésie, il s’agissait de prévenir l’arrivée de la maladie sur leur sol. En Papouasie Nouvelle Guinée, l’objectif était a contrario de contenir l’extension de la maladie au-delà du district de Port-Moresby et de la région de l’ouest. A Fidji, la décision a été prise parce que le Premier ministre Frank Bainimarama a estimé que celles édictées auparavant n’étaient pas respectées par ses concitoyens avec suffisamment de rigueur, puisque plus d’une centaine d’entre eux a été interpellée par les forces de l’ordre pour ne pas avoir suivis les règles de confinement. Quant à l’île de Guam, le couvre-feu y a été instauré pour les mineurs seulement. Même si sur certaines îles les mesures de couvre-feu ne sont pas rares après des cyclones particulièrement ravageurs, le COVID-19 suscite des peurs paniques. Celles-ci sont liées à l’ampleur habituelle des mouvements de population de la région (ex. de janvier à la mi-mars 2020, 25 262 personnes sont entrées sur le territoire de la Papouasie Nouvelle Guinée, la faiblesse intrinsèque des infrastructures de santé, l’absence de personnels qualifiés en nombre, sans parler de celle des laboratoires d’analyse pouvant faire les tests indispensables.
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Les décideurs politico-administratifs savent qu’ils ne pourront pas traiter les cas les plus vulnérables et les plus graves, et qu’ils (aur)ont besoin dans tous les cas de figure de nouvelles coopérations internationales pour faire face. Quelles solidarités et compétitions stratégiques dans le Pacifique insulaire face au COVID-19 ? Tous les États et territoires du Pacifique ne sont pas atteints cliniquement par le COVID-19 (I) ; Une gestion de crise mettant en première ligne les ex-puissances tutélaires (II) ; Un coût économique élevé pour le Pacifique insulaire (III) ; Faire face à la montée de la puissance chinoise dans le Pacifique (IV). I. Tous les États et territoires du Pacifique ne sont pas atteints cliniquement par le COVID-19 La pandémie s’est répandue peu à peu dans toute la région. Elle a touché dix États et territoires du Pacifique en deux mois. Dès la mi-mars 2020, toutes les sous-régions océaniennes ont été atteintes.
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