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THAILANDE – TOURISME: Une escale à Prachuab Khiri Khan, cette province si «amazing» selon TAT

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 05/05/2020
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Nous vous l’avons annoncé dans un autre article tout juste paru: l’office du tourisme de Thaïlande multiplie ces semaines-ci, et jusqu’au mois d’octobre, les opérations de promotion de la province de Prachuab Khiri Khan, pour valoriser le site d’Hua Hin. Nous avons donc replongé dans les archives de Gavroche Magazine, notre mensuel aujourd’hui suspendu. Car nous avions, voici quelques mois, arpenté cette province si «amazing» !

 

Cet article est tiré des archives de Gavroche Magazine

 

À mi-chemin entre Bangkok et les îles plus au sud, la plupart des voyageurs ne font que traverser Prachuap Khiri Khan, bien souvent de nuit. Cette station balnéaire ne manque pourtant pas de charmes avec son joli front de mer, ses singes, sa plage et ses fruits de mer bon marché.

 

Située dans la partie la plus étroite de la presqu’île de Thaïlande, Prachuap Khiri Khan est littéralement coincée entre la Birmanie à l’ouest et le Golfe de Thaïlande à l’est, avec en un point à peine 11 kilomètres entre les deux. Passage obligé entre le centre et le sud du pays, ce port de pêche est une paisible cité balnéaire loin de l’effervescence de sa voisine Hua Hin et des îles.

 

 

Trop souvent délaissée par les touristes étrangers, elle a su garder son authenticité. Ici, vous aurez plus de chance de croiser des familles thaïlandaises venues s’échapper de Bangkok le temps d’un long week-end que de « farangs ». Chef-lieu de la province qui porte le même nom, la ville a depuis toujours plus concentrée son activité sur la gestion administrative de la région et ses ressources naturelles plutôt que sur le tourisme.

 

Presque une nonchalance

 

Du coup, il s’en dégage un charme paisible, presque une nonchalance. La baie offre un panorama remarquable que l’on pourrait comparer à ceux de Phang Nga ou de Krabi. On peut y observer les mêmes pics rocheux semblant affronter l’océan et se laisser séduire par la magie du lieu le temps d’une escale.

 

Vous pourrez aussi décider de vous promener à pied ou à vélo le long du front de mer, d’y admirer les nombreuses maisons traditionnelles en bois, certaines affichant plus de 100 ans au compteur. Et d’aller déguster du poisson ou des fruits de mer dans les nombreux restaurants et échoppes de la ville pour un rapport qualité-prix à défier toute concurrence.

 

 

Ou encore flâner dans le petit marché de nuit essentiellement constitué de stands de nourriture qui prend place chaque soir sur l’esplanade devant la mairie, ou sur celui bien plus grand et plus animé qui s’installe le long de la mer chaque vendredi et samedi soirs.

 

Pour prendre de la hauteur et avoir une vue d’ensemble, rien ne vaut l’ascension des 460 marches de la colline de Khao Chong Krajok, au nord de la ville, pour une visite du Wat Thammikharan et une vue à 360 degrés de la chaîne de montagnes du Myanmar aux baies d’Ao Noï, de Prachuap et d’Ao Manao. Vous vous sentez une âme de sportif ?

 

Attaquez-vous alors à la montagne de Khao Lommuak plus au sud, où après avoir péniblement gravis les 615 marches, le chemin tortueux continue encore un moment et ce n’est qu’avec l’aide d’une corde que vous pourrez grimper jusqu’au sommet. Si une telle escalade vous décourage, n’évitez pourtant pas l’endroit.

 

Au pied de la colline, des singes langur à lunettes y ont élu domicile, une espèce beaucoup plus docile et calme que les traditionnels macaques que vous pourrez voir à Khao Chong Krajok. Ils viendront gentiment prendre la nourriture que vous leur offrez et si vous avez de la chance, peut-être pourrez-vous voir un des bébés singes. Leur particularité : ils sont jaunes comme des poussins !

 

 

Une plage dans une base militaire

 

Après tous ces efforts, offrez-vous un moment de détente à Ao Manao, à trois kilomètres au sud de la ville, une plage située dans la base militaire Wing 5 Air Force. La seule formalité qui vous sera demandée sera de remplir le registre à l’entrée de la base. Loin de l’image autoritaire des militaires en France, à Ao Manao, la présence de l’armée de l’air permet surtout de maintenir la plage belle et propre dans une ambiance toujours souriante ainsi que de limiter une expansion à la verticale de la ville. En effet, grâce à la présence d’une piste d’atterrissage, les bâtiments ne peuvent dépasser les sept ou huit étages.

 

Pour la petite histoire, Il faut savoir que Prachuap Khiri Khan, et plus spécialement Ao Manao, fût l’un des sept points d’entrée par lesquels les Japonais ont envahi la Thaïlande le 8 décembre 1941 (1). Après une bataille d’un peu plus de 24 heures, l’armée de l’air de Wing 5 reçut un télégramme demandant un cessez-le-feu immédiat, la Thaïlande ayant signé un armistice avec le Japon.

 

Si l’ordre a été suivi directement dans les six autres bases, les aviateurs de Prachuap Khiri Khan crurent à une ruse des Japonais et continuèrent de se battre jusqu’à l’arrivée trois heures plus tard d’une voiture avec des représentants du gouvernement thaïlandais pour leur ordonner de capituler. Plusieurs noms de rue commémorent l’invasion de la Thaïlande : Phithak Chat (Défense du pays), Salachip (Le sacrifice de la vie) et Suseuk (La Bataille). Une résistance ou une non-obéissance à un ordre du gouvernement qui, aujourd’hui encore, fait la fierté des habitants.

 

Escapade à la frontière

 

À la frontière avec la Birmanie, un marché birman se tient tous les matins avec plus d’affluences et d’échoppes le samedi. Beaucoup parlent de l’ouverture prochaine de ce poste-frontière. À en croire les travaux et les aménagements en cours, cela pourrait être pour bientôt, au grand dam des expatriés de la ville qui ne voient pas d’un très bon œil le nombre de touristes augmenter considérablement. Une croissance pourtant déjà amorcée, car nombreux sont les voyageurs à faire une halte dans cette petite ville pour couper en deux un trajet parfois éprouvant entre la capitale et le Sud.

 

À Prachuap, il n’y a que ça à faire : profiter de la plage, louer un kayak et remonter la rivière, s’offrir une partie de golf dans la base militaire ou pousser son exploration un peu plus loin du côté du village de pêcheurs d’Ao Noï et de ses grottes aux bouddhas, du village de Klong Wan, de l’aquarium ou encore du parc scientifique de Wangkor. Pour les cocktails et les soirées, passez votre chemin, la vie nocturne est pour ainsi dire inexistante.

 

 

Vous vous contenterez d’une bière dans l’un des rares bars de la ville, l’occasion de discuter avec d’autres touristes, quelques expatriés, quelques thaïlandais, et de glaner des informations complémentaires sur la ville à défaut d’en avoir reçues lors de votre visite à l’Office du tourisme.

 

Rassurez-vous, ce n’est pas parce que l’Office du tourisme n’aura pas pu vous aider que la ville ne dispose pas de toutes les facilités habituelles – hôtels, guest-houses, restaurants, transports, location de vélos ou de scooters. Vous trouverez sans problème tout ce dont vous avez besoin pour une pause en pleine zénitude.

 

(1) L’invasion de la base par les Japonais est racontée avec force détails dans The Last Siamese, journeys in war and Peace, de Teddy Spha Palasthira, paru aux éditions Post Books.

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