Selon un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour le développement, les gouvernements des pays du sud-est asiatique doivent revoir radicalement leurs politiques et investir dans la santé publique, la relance économique et les filets de sécurité sociale, afin d’aider les pays à se remettre plus rapidement de la pandémie COVID-19. Ce rapport plaide pour un nouveau contrat social juste et équitable, fondé sur les droits de l’homme, entre les gouvernements et les populations, et plaide pour des filets de sécurité sociale de plus grande portée, une assurance maladie universelle et un accès abordable à la connectivité numérique, comme nouvelle norme.
“Si nous devons nous concentrer sur les besoins immédiats d’une crise sanitaire, les crises économiques et sociales qui l’accompagnent nécessitent également une attention urgente. Elles se nourrissent des vulnérabilités pré-pandémiques qui seront un feu difficile à contenir, si elles ne sont pas traitées ensemble” explique Kanni Wignaraja, sous-secrétaire général des Nations unies et directeur du Bureau régional du PNUD pour l’Asie et le Pacifique. “Les propositions audacieuses de ce rapport abordent les multiples chocs ensemble, en proposant un ensemble de choix différents aujourd’hui pour construire un avenir différent”.
Lourd tribut humain
Alors que les deux crises font payer un lourd tribut humain, avec une lourde charge et une crise des soins qui pèsent de manière disproportionnée sur les femmes, le rapport appelle les gouvernements et les entreprises à investir dans la construction de chaînes d’approvisionnement plus durables et plus résistantes et à favoriser les économies circulaires et de partage, ce qui nous permettra d’alléger l’environnement et les écosystèmes, selon le rapport.
Le rapport contribue aux travaux des Nations unies qui soutiennent la reprise socio-économique après la pandémie en Asie et dans le Pacifique. Il appelle à des politiques et des actions qui renforcent immédiatement les systèmes de santé, afin de sauver des vies et de prévenir la propagation du virus. Il plaide également en faveur d’une expansion rapide des mesures de protection sociale, afin de maintenir les revenus, en particulier ceux des personnes les plus touchées et les plus vulnérables. Une communication publique régulière des mesures prises est indispensable pour renforcer la confiance des citoyens dans le gouvernement, ajoute le rapport.
Enormes ressources
Les gouvernements auront besoin d’énormes ressources pour renforcer la santé publique, pour la relance économique et pour les filets de sécurité sociale, ce qui exercera une énorme pression sur les budgets. Pour relever ce défi, le rapport demande aux gouvernements de réviser les priorités qui se reflètent dans les recettes, les dépenses et le financement du budget. Les révisions budgétaires peuvent être douloureuses, mais elles sont nécessaires pour faire face à cette urgence et pour contenir les déficits budgétaires et les augmentations de la dette publique à des niveaux gérables.
Étant donné la nature profondément interconnectée du monde, le rapport souligne que les deux urgences mondiales, la pandémie et la crise économique, nécessitent une réponse mondiale. Une coordination et une solidarité mondiales sont nécessaires pour tracer une voie commune de développement durable et résilient, car aucun pays ne pourra y parvenir seul.
Une étape clé consiste à résoudre ensemble le problème de longue date des “termites fiscales” qui sapent les budgets nationaux : concurrence fiscale, évasion fiscale par les prix de transfert et les paradis fiscaux, subventions importantes aux combustibles fossiles et recherche de moyens de taxer l’économie numérique.
D’autres mesures comprennent la reprise du commerce des biens, même si les frontières sont fermées pour les personnes – à commencer par les biens essentiels tels que les fournitures médicales et les denrées alimentaires – et la coordination efficace des mouvements de migrants et de réfugiés bloqués.
Pour télécharger le rapport du PNUD, cliquez ici.
