Tout juste réélu le 17 avril dernier, le président indonésien, Joko Widodo, a décidé que la capitale de l’immense archipel allait être transférée hors de Java. Une décision «importante», à l’heure où les inondations sont de plus en plus fréquentes sur l’île qui s’enfonce, selon les informations recueillies par l’agence Reuters.
Jakarta ne sera bientôt plus capitale de l’Indonésie. «Le président (Joko Widodo) a choisi de déménager la capitale en dehors de l’île de Java, c’est une décision importante», a annoncé le ministre de la Planification Bambang Brodjonegoro lors d’une conférence de presse consécutive à un Conseil des ministres cette semaine.
Ville située au bord du littoral, Jakarta compte aujourd’hui plus de dix millions d’habitants. Mais victime de plus en plus d’inondations, la capitale s’enfonce petit à petit, en raison de prélèvements excessifs dans les nappes phréatiques.
Il y a donc urgence. Si l’idée est bonne, transférer une capitale n’est pas une mince affaire et nécessite de l’organisation. «Nous voulons avoir une pensée visionnaire, pour le bien du pays, et déménager la capitale nécessite des préparatifs minutieux, approfondis», a dit le ministre.
En décidant de déménager la ville motrice du pays, le président Joko Widodo a pris en compte le fait que Java, île à forte densité de population, était peuplée de 150 millions d’habitants, soit près de 60% des quelque 265 millions d’Indonésiens, a expliqué Bambang Brodjonegoro.
L’opération pourrait prendre jusqu’à dix ans, a prévenu le ministre.
Redynamiser l’économie
Au-delà de l’aspect écologique, ce transfert de capitale est l’occasion de redynamiser l’économie pour les années à venir.
Durant la campagne pour l’élection présidentielle du 17 avril dernier, qui lui a permis de remporter un nouveau mandat, Joko Widodo avait promis de favoriser un développement économique géographiquement mieux réparti, n’intéressant pas que Java.
Le gouvernement n’a pas encore décidé du futur emplacement de la capitale mais envisage de trouver un site dans la partie orientale de l’archipel.
Parmi les sites qui pourraient l’accueillir figure Palangkaraya, chef-lieu de la province de Kalimantan central, sur l’île de Bornéo, selon l’agence de presse indonésienne Antara.
Les autorités locales ont réservé 300.000 hectares de terrain pour le cas où cette ville d’environ 220.000 habitants serait retenue comme nouvelle capitale.
L’exemple birman
Récemment, en Birmanie, Rangoun a été remplacé en 2005 par Naypyidaw, ville née au beau milieu de la jungle. Au total, les travaux de Naypyidaw ont coûté 4 milliards de dollars.
Aujourd’hui, un million d’habitants y auraient élu domicile selon le gouvernement. Un chiffre très contesté.