Les passeports britanniques d’outre-mer (British National Overseas ou BNO) sont désormais les derniers boucliers disponibles pour les citoyens de Hong contre la main mise de la Chine sur le territoire. «Il m’offrira au moins une perspective d’avenir, aussi maigre soit-elle», estime une salariée de 51 ans, interrogée par le quotidien suisse Le Temps. La fermeté de Boris Johnson semble au rendez-vous: Si Pékin maintient son étreinte, «le gouvernement britannique modifiera ses règles d’immigration et autorisera les détenteurs du BNO à venir au Royaume-Uni pour une durée de douze mois renouvelable» prévient le premier ministre britannique.
En février, selon le South China Morning Post, 350 000 Hongkongais possédaient ce passeport instauré en 1985 pour éviter une émigration massive vers Londres lors de la rétrocession. Le document de voyage donne pour l’instant accès sans visa au Royaume-Uni, mais pour six mois maximum.
Quelque 2,5 millions de personnes supplémentaires sont éligibles au BNO, selon Londres, qui offre d’en élargir les droits, dont celui de travailler.
Plus que jamais depuis le début de la révolte en juin 2019, les peurs d’un contrôle accru de Pékin et les craintes d’une instabilité politique croissante nourrissent les projets d’émigration.
Ces derniers semblent s’accélérer depuis l’annonce le 21 mai par Pékin de la loi anti-subversion. «Les clients hongkongais ne prennent pas seulement des renseignements, ils font aussi des dépôts pour sécuriser l’achat de leur propriété», assure Jason Gillott, cofondateur de l’agence Golden Portugal Visa. John Hu, de la société Migration Consulting, évoque pour sa part «une vague migratoire historique depuis 1997» , surtout en Australie et au Canada.
Le Royaume-Uni n’est pas la destination de premier choix des candidats au départ. Mais c’est pour l’heure le seul pays à avoir ouvert ses bras si généreusement.