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BIRMANIE – TOURISME : La pagode du rocher doré

Journaliste : Phillipe Guersan
La source : Gavroche
Date de publication : 20/06/2020
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Avec nos archives, ce week-end, escale à Kyaiktiyo ! Sur le chemin de la pagode, des aires de repos sont aménagés dans la montagne. On y trouve thé, eau et repas birmans et des oratoires relatent l’histoire de la création légendaire du temple. La nuit, elle scintille de mille feux dans la lumière pourpre de l’aurore, des milliers de cierges sont allumés et les pèlerins méditent parfois durant la nuit entière.

 

Coupé du reste du monde depuis plus de 50 ans, ce fabuleux pays, rebaptisé Myanmar depuis 1989, s’ouvre de plus en plus vite, tout en conservant intact ses traditions millénaires.

 

C’est le cas d’un des plus importants sites de pèlerinage du pays, la pagode du Rocher Doré, à Kyaiktiyo, surnommée “Le Sacré Cœur birman”.

 

La fête annuelle de la pagode du Rocher doré a lieu en janvier. Située en territoire interdit il n’y a pas si longtemps, elle est parfois encore mise à l’écart par les agences de voyages lui préférant des sites plus touristiques, capable d’offrir une infrastructure hôtelière pouvant accueillir des groupes plus importants. A plus de mille mètres d’altitude, au milieu des nombreuses collines couvertes de bambous, la petite baptise haute de cinq mètres cinquante, édifiée en haut du rocher sacré et doré par les offrandes des nombreux pèlerins, défie le vide.

 

Zozo, jeune novice de la banlieue de Yangon, est arrivé hier en bus avec ses grands-parents. Ils ont emprunté le chemin religieux du “mérite” (parce qu’il est plus digne d’atteindre la pagode à pied), long de treize kilomètres, une ascension de quatre heures sur un sentier de mille mètres de dénivellation. Le petit garçon de 5 ans s’apprête à remettre sur sa tête sa coiffure de demi-dieu. II fait très chaud en cette matinée de janvier, le soleil est déjà haut dans le ciel et la température devient très vite intolérable. Telle une poupée, le visage maquille, habille d’or et de paillette, Zozo ne tient plus en place. Le rouge qui dessine ses lèvres le dérange tellement qu’il a envie de se gratter. Sa grand-mère réajuste sa robe, et lui murmure “ne veux-tu pas te tenir un peu, tu vas te faire remarquer par le grand-prêtre !”

 

Enfin, le moment arrive quand les “grands moines” proclament ouverte la cérémonie de l’ordination. Zozo et ses nouveaux amis paradent autour du site, juchés sur les épaules des grands frères et, après une courte prière devant la pagode, sont conduits au centre de la place. La, dépossédés de leur costume d’apparat, ils endossent la robe rouge vif des novices et sont ainsi prêts pour la séance traditionnelle du rasage. Puis, on leur remet la sébile qui servira à transporter la nourriture mendiée. La cérémonie enfin terminée, Zozo s’en va ainsi, au monastère. Certaines familles, plus fortunées, en profitent pour faire une bonne action et lancent au milieu de la foule rassemblée de nombreux billets que les plus pauvres, dans un tohu-bohu général, s’empressent de ramasser.

 

En Birmanie, tous les jeunes garçons doivent au moins une fois dans leur vie, entrer au temple. Pour les grand-parents de Zozo, c’est une grande chance, leur petit-fils a été sélectionné par l’association religieuse s’occupant de la pagode. Choisissant les familles n’ayant vraiment pas les moyens d’offrir à leur enfant la cérémonie du noviciat, elle s’occupe, après un tirage au sort, du jeune jusqu’à la pagode et lui fournit même les habits nécessaires (robes, etc.). Les novices resteront ensuite au monastère de Kyaiktiyo durant sept jours puis, chacun étant libre, ils choisiront de rester pour une semaine, un mois ou une vie…

 

Durant la saison des pèlerinages, le site est baigné, jour et nuit, d’une atmosphère pleine de mystère. II parait d’ailleurs que si vous glissez un morceau de bois ou de bambou entre le rocher et la falaise, on voit celui-ci bouger et parfois même se briser sous l’effet des oscillations du rocher…

 

C’est un cheveu de Bouddha qui, selon la légende, place a un endroit précis dans la pagode, maintien en équilibre le rocher. Celui-ci aurait été transportés par le roi Tissa au XIeme siècle, de la mer par un bateau qui se transforma en pierre en accostant au sommet de la montagne. On peut le voir à trois cents mètres du rocher, aujourd’hui connu sous le nom de la pagode de Kyaukthanban ou “pagode du bateau en pierre”.

 

Au retour, profitez-en pour vous arrêter à Bago, notamment pour voir l’imposant Paya Shwethalyaung, un gigantesque Bouddha couché. II ne vous restera plus qu’à rejoindre ensuite la capitale pour partir peut-être, à la découverte d’autres sites magiques du pays aux dix mille pagodes.

 

Pour rejoindre la pagode:

 

Kyaiktiyo étant en zone “autrefois interdite”, il vous faudra un permis pour vous y rendre. Tout ceci est encore très flou, et si vous vous adressez aux agences de voyages, on vous le délivrera en 2 ou 3 jours, mais on vous demandera de prendre un guide avec une voiture. De Yangon, la capitale, deux solutions s’offrent à vous. L’une consiste rendre un bus, tôt le matin au départ de la Kyaikto, situe à 200 kilomètres, après une bonne journée de route. La seconde et peut-être la meilleure, est de partager un taxi à plusieurs.

 

Kyaiktiyo étant en zone “autrefois interdite”, il vous faudra un permis pour vous y rendre. Tout ceci est encore très flou, et si vous vous adressez aux agences de voyages, on vous le délivrera en 2 ou 3 jours, mais on vous demandera de prendre un guide avec une voiture. De Yangon, la capitale, deux solutions s’offrent à vous. L’une consiste rendre un bus, tôt le matin au départ de la Kyaikto, situe à 200 kilomètres, après une bonne journée de route. La seconde et peut-être la meilleure, est de partager un taxi à plusieurs.

 

Si vous voyagez seul, vous aurez tout intérêt à rejoindre en bus la ville de Bago. Les hôtels ont l’habitude d’organiser l’excursion a des prix très économiques. Pour environ 40 dollars, on vous proposera un guide avec une voiture et un chauffeur. La pagode se trouvant a 20 kilomètres de la ville, il ne vous restera plus, une fois arrivée a Kinpun, le petit village “camp de base”, qu’une dizaine de kilomètres, les plus durs, car il faudra gravir le sommet a pied.

 

De là, si vous êtes bon marcheur, vous part rez sur le parcours du “mérite” long de 13 kilomètres. Sinon, tentez de prendre le transport local (c’est-à-dire entasse parmi une trentaine de personnes dans un camion) ce dernier vous laissera a 5 minutes a pied du site.

 

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