Le 5 juin, le Premier ministre malaisien Muhyiddin Yassin a annoncé un nouveau plan de relance de l’économie de 35 milliards de ringgit (8 milliards de dollars), augmentant le soutien total pour lutter contre les problèmes économiques lié au Covid-19 à un record de 295 milliards de ringgit – plus de 20% du PIB. Les dernières mesures visent à soutenir la reprise de l’économie intérieure et à compléter l’assouplissement supplémentaire des mesures de verrouillage entrées en vigueur le 10 juin.
Les principaux points forts du paquet mis en place par le gouvernement Malaisien comprennent une extension de 5 milliards de ringgit des subventions salariales ciblées pour une période supplémentaire de trois mois, 4 milliards de ringgit pour les incitations au recrutement et à l’amélioration des compétences et un soutien financier de 1 milliard de ringgit pour les petites et moyennes entreprises (PME) dans le tourisme.
De nombreuses exonérations fiscales à court terme ont également été annoncées, notamment l’exonération des droits de timbre pour les achats de première maison, l’exonération de la taxe de vente pour les voitures assemblées localement (allégement de 50% pour les importations) et l’exonération des droits pour les exportations d’huile de palme. En outre, les incitations fiscales seront renforcées pour inciter les entreprises manufacturières étrangères à délocaliser leurs activités en Malaisie.
Incidences sur la politique budgétaire et monétaire
Les mesures de relance devraient augmenter le déficit budgétaire initial de 71 milliard de ringgit (4,7% du PIB) à 89 milliard de ringgit (6% du PIB) – le niveau le plus élevé depuis la crise financière mondiale de 2009. Du fait de ce dérapage plus important que prévu, la dette intérieure du gouvernement devrait dépasser la limite juridiquement contraignante de 55% du PIB.
Plusieurs questions demeurent: le gouvernement cherchera-t-il à augmenter le plafond à un nouveau seuil plus élevé (disons 60% du PIB) ou simplement à supprimer le seuil existant ? Les nouvelles règles fiscales seront-elles de nature temporaire ou permanente ? Quelle est la trajectoire attendue de l’assainissement budgétaire ? Alors que la nature exacte des nouvelles règles budgétaires est toujours à l’étude, le ministre des Finances a déclaré que tout écart serait de nature temporaire et prévoit de réduire le déficit budgétaire à moins de 4% du PIB au cours des trois prochaines années.
La dynamique politique actuelle ajoute une nouvelle couche d’incertitude. Alors que l’opposition avait précédemment soumis un vote de « défiance” au gouvernement, il n’est pas clair si cela se produira lors de la prochaine réunion du Parlement le 13 juillet.