Ce livre est le journal d’une petite fille se sentant terriblement mal aimée, au sein d’une famille pauvre dans la campagne thaïlandaise. Le récit est écrit à la première personne. Autour de ce « je » évolue tout un arrière-plan composé d’une foule de personnages – papa, beau papa, sœur, tantes, … – qui tour à tour vont se charger d’héberger, sinon aimer l’enfant, car le personnage important, « maman », est peu présent.
La vie est difficile pour cette mère qui doit s’en remettre aux hommes ou partir à l’étranger pour assurer sa subsistance.
« Mais où est passée ma mère », c’est le refrain lancinant dans la tête de la fillette et ce mal-être, tandis qu’elle grandit, va se transformer en automutilation. Elle se saigne pour se soulager, pour qu’on lui accorde de l’importance. Dans sa très grande solitude, à travers ce récit bouleversant et dérangeant, en dépit de tous les cachets avalés et tous les séjours à l’hôpital, la très jeune fille arrive cependant à une libération par l’école et par l’écriture.
L’auteur, Arounwadi, n’avait pas tout à fait 21 ans quand elle a publié ce premier roman en 1977.
Elle a écrit depuis une douzaine d’ouvrages et elle dira de ce premier livre : « Ce roman est basé sur une histoire vraie, mais la réalité n’est pas tout entière dans ce livre. La douleur fait partie de la vie ; elle n’est nullement un divertissement de l’âme. »
« Fille de sang », d’Arounwadi
Éditions Gope
Traduit du thaï par Marcel Barang
228 pages
ISBN 979-10-91328-21-0