On l’a vu aux première loges lors du débat sur la motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Prayut Chan Ocha. Le député de l’opposition Rangsiman Rome du Move Forward Party est maintenant confronté à des accusations potentielles de lèse-majesté. Ce parlementaire est dans le viseur de la justice pour avoir affirmé que les policiers peuvent obtenir des promotions immédiates sans passer par la voie officielle s’ils parviennent à obtenir un « ticket éléphant » contresigné par un officier supérieur de la garde royale.
L’allégation la plus accablante de Rangsiman Rome est le « ticket éléphant », une voie rapide pour les promotions qui coupe à travers toute la structure des forces de police.
Des documents montrés par Rangsiman attestent d’ordres tombés d’en haut pour demander que 20 policiers reçoivent soit un nouveau grade soit un nouveau titre. Ces déclarations ont fait l’effet d’une « bombe » au sein du Parlement.
Dès que l’implication de fonctionnaires de police proches du palais a été mentionnée, les députés de la coalition gouvernementale ont immédiatement protesté, demandant au président de la Chambre d’arrêter ses discours.
Rangsiman a cessé ses attaques, tout en justifiant sa démarche. « Je suis conscient que cela pourrait être la mission dangereuse de ma vie a-t-il dit. Mais puisque le peuple m’a déjà choisi pour ce travail, je dois accomplir mon devoir au mieux de mes capacités ».
Lors d’une conférence de presse qui a suivi ce débat de censure, le député du Move Forward Party a renchéri en affirmant que « ces tickets ont coûté des millions de bahts. Donc, au final, la police doit vivre de pots-de-vin provenant de maisons de jeux, d’entreprises illégales et de la traite des êtres humains ».