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GAVROCHE HEBDO – DÉBAT: Défendre la liberté, une volonté éditoriale qui se discute

Journaliste : Yves Carmona
La source : Gavroche
Date de publication : 15/03/2021
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Gavroche ouvre le débat sur un sujet particulièrement délicat: la liberté et la démocratie. L’exemple de la Birmanie montre combien ce sujet est d’actualité et notre chroniqueur Yves Carmona, ancien Ambassadeur de France, a l’immense mérite de mettre sa plume dans la plaie. Alors, quel est le rôle d’une plate forme comme Gavroche face aux événements que nous connaissons ? Le débat est – comme toujours – ouvert dans nos colonnes.

 

Une chronique d’Yves Carmona, ancien Ambassadeur de France au Laos et au Népal

 

La liberté est une exigence relativement récente et donc pas du tout éternelle. Avant qu’elle devienne une valeur dominante, elle était soumise à une autorité. Limitons-nous à des exemples bien connus : Confucius avait estimé au VI ème siècle BC que l’autorité devait prévaloir sur tout autre considération, ce qui lui a valu d’être attaqué par la révolution culturelle chinoise des années 60.

 

Pourquoi Gavroche soutient la liberté : ouvrons le débat !

 

Tout simplement parce que Gavroche est libre : libre de ses jugements, de ce qu’il/elle écrit, de ses commentaires. Ceux et celles qui écrivent le sont aussi, dans les limites de la bienséance bien sûr.

 

Cela paraît simple mais en réalité ne l’est pas. Qui écrit ? D’où, c’est-à-dire de quel continent puisque Internet le rend beaucoup plus facile, de quel genre ?

 

Pour s’en tenir aux règles, Gavroche décide ce qui est publiable ou pas. Il fait très attention à ne pas violer les lois qui existent.

 

Quel est l’état de la liberté en Asie ?

 

En fait, on ne sait pas précisément ce que l’on mesure.

 

Il vaut mieux parler de libertés et celles-ci sont notamment le droit de vote, la liberté de manifester, la liberté syndicale, la liberté d’expression, le droit de grève et la liberté d’association, selon les Nations Unies ou le Conseil de l’Europe dont relève la Convention européenne sur les droits de l’homme.

 

Par définition, les États maquillent les violations contraires à la loi internationale.

 

Le recours aux Nations Unies n’est pas non plus une garantie, comme l’ont montré l’élection au conseil des droits humains de régimes aussi entachés de violations que celui de Syrie ou tout récemment le refus par la Chine et la Russie de résolutions condamnant le régime militaire de Nay Pi Daw.

 

Tournons-nous vers des ONG comme Amnesty international ou des associations faisant un travail similaire.

 

Le dernier rapport d’Amnesty international disponible est celui de 2019. Il stigmatise les deux pays les plus peuplés pour leur comportement à l’égard des musulmans, les cas bien connus des Ouighours et du Kashmir. Mais ce sont loin d’être les seuls et le continent asiatique ne l’est pas non plus.

 

C’est de l’action d’ONG comme Amnesty, de journalistes comme ceux qui couvrent le réel, quelquefois de diplomates que relève l’information sur les méfaits des pouvoirs et le courage de ceux qui les dénoncent. Parfois au prix de leur vie comme dans les pays où ces violations sont le plus visibles, aujourd’hui la Birmanie.

 

Les violations de droits humains se sont-elles aggravées depuis 2019, en particulier à cause de la pandémie ? C’est probable malgré la fragilité des statistiques. 

 

Être obligé de se confiner comme c’est le cas partout est en soi une restriction des droits humains. Tomber sous les balles des forces de sécurité est bien plus grave mais on meurt aussi pour beaucoup d’autres raisons, comme d’être condamnée périodiquement au Népal à survivre dans une hutte et parfois d’y mourir sous la piqûre d’un serpent, ou mourir par centaines dans le Sud du Laos parce qu’un barrage a rompu ses digues. Les pouvoirs dénoncent ces atteintes à la vie mais que font-ils pour les empêcher ou les compenser.

 

Bref, la défense des droits humains est difficile !

 

Il reste, c’est ainsi qu’Amnesty concluait son dernier rapport, l’espoir.

 

Comment améliorer la liberté à l’avenir ?

 

C’est bien la vocation de Gavroche, c’est pourquoi c’est un personnage mondialement populaire.

 

Gavroche le magazine se doit donc de lutter contre la propension de tous les pouvoirs à limiter ou, pire, supprimer la liberté d’expression. C’est également le rôle des médias de dénoncer sans relâche les atteintes aux libertés, pas seulement celles qui menacent leurs intérêts corporatistes, tout en respectant les libertés de ceux qui ne sont pas de son avis. Car la liberté de l’un s’arrête où commence celle de l’autre.

 

Conclusion : Gavroche existe depuis 25 ans et continuera longtemps, il faut l’espérer, à défendre la liberté car cette lutte là n’est pas près de s’arrêter.

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