L’agence Reliefweb, liée aux Nations Unies, vient de publier un communiqué-bilan de la situation en Birmanie. Le bilan des victimes s’est alourdi la semaine dernière dans ce pays, où les forces de sécurité font un usage de plus en plus agressif de la force meurtrière contre des manifestants pacifiques et continuent d’arrêter et de détenir arbitrairement des personnes dans tout le pays.
Selon Relief Web, des informations extrêmement pénibles faisant état de tortures en détention ont également été publiées. Des centaines de personnes détenues illégalement sont toujours portées disparues et n’ont pas été reconnues par les autorités militaires, ce qui équivaut à des disparitions forcées.
Il est de plus en plus difficile de confirmer les informations, notamment en raison de l’imposition de la loi martiale dans un certain nombre de communes de Rangoun, de Mandalay et des environs, mais aussi parce que de nombreux quartiers populaires où des personnes ont été tuées et déplacées sont plus facilement isolés par les coupures de communication imposées par l’État.
149 personnes tuées
Nous avons toutefois réussi à confirmer qu’au moins 149 personnes ont été arbitrairement privées de leur vie depuis le 1er février, à la suite de l’utilisation illégale de la force meurtrière contre des manifestants pacifiques au Myanmar. Parmi elles, au moins 11 ont été tuées lundi et 57 au cours du week-end. De nombreux autres rapports font état d’autres meurtres que nous n’avons pas encore pu corroborer.
Ces chiffres incluent les personnes tuées lors d’une violente répression menée par les forces de sécurité dans le Hlaing Tharyar, un township de Rangoun, après que des inconnus ont mis le feu à des usines exploitées ou investies par des Chinois. Les autorités militaires ont également déclaré la loi martiale dans un certain nombre de quartiers à Rangoun et Mandalay et dans les environs. Selon ces termes, la loi militaire s’applique aux civils, avec à la fois des couvre-feux plus stricts et la soumission des contrevenants à des tribunaux militaires sans droit d’appel.
Arrestations et détentions
Les arrestations et les détentions se sont poursuivies dans tout le pays, et plus de 2 084 personnes sont toujours détenues de manière arbitraire. Au moins 37 journalistes ont été arrêtés, dont 19 sont toujours en détention arbitraire. Au moins cinq décès en détention ont eu lieu ces dernières semaines, et les corps d’au moins deux victimes présentaient des signes de sévices physiques graves indiquant qu’elles avaient été torturées.
Nous sommes profondément troublés par le fait que la répression continue de s’intensifier, et nous appelons à nouveau les militaires à cesser de tuer et de détenir des manifestants. Comme l’a souligné le Haut-Commissaire, il incombe à toutes les personnes influentes de prendre des mesures pour mettre un terme à cette violence d’État contre le peuple birman.