La vague de racisme anti-asiatique qui se propage aux États-Unis alarme particulièrement les communautés originaires d’Asie du Sud-Est. Cette vague de racisme trouve son origine dans les accusations proférées par Donald Trump et ses partisans contre le virus chinois, et dans la montée des tensions entre l’administration américaine et le régime de Pékin. Huit personnes d’origine asiatique ont été tuées à Atlanta, en Géorgie.
Huit personnes, dont six femmes d’origine asiatique, ont été tuées dans trois spas de la région métropolitaine d’Atlanta le 17 mars. La police a rapidement trouvé un suspect. Robert Aaron Long, âgé de 21 ans, a été arrêté dans les heures qui ont suivi les fusillades et a ensuite avoué les crimes.
Ce qui est beaucoup moins clair, est ce qui l’a poussé à tuer six femmes asiatiques américaines et deux autres personnes, et s’il s’agit d’un crime haineux passible des peines les plus sévères que l’État ou le gouvernement fédéral peuvent infliger.
Sans exclure la possibilité d’un mobile racial à un moment où les Américains d’origine asiatique font l’objet d’attaques dans tout le pays, les forces de l’ordre de Géorgie ont déclaré mercredi que Long leur avait dit qu’il n’était pas motivé par la race mais par le désir de combattre sa “dépendance sexuelle” en éliminant la “tentation”.
Contexte de crimes haineux
Pour de nombreux activistes américains d’origine asiatique, le motif allégué de Long était un jugement hâtif. “Vous essayez vraiment d’entrer dans la tête des auteurs, et parfois ce n’est pas très clair”, a déclaré Angela Hsu, présidente de l’Association du barreau américain d’Asie-Pacifique de Géorgie. “Parfois, les gens ne communiquent pas clairement leur intention, ou leur intention peut être mêlée à d’autres types de motivations.”
Les fusillades de Géorgie surviennent dans un contexte de flambée des crimes haineux contre les Asiatiques, alimentée par l’apparition de la pandémie de COVID-19 l’année dernière. Bien que Long, qui est blanc, ait nié toute animosité raciale à l’égard de ses victimes, sa seule déclaration ne suffit pas à exclure un crime de haine dans cette affaire, selon les experts juridiques. Les accusés minimisent souvent leurs crimes et les circonstances entourant leurs actes afin de minimiser les risques juridiques.