La Thaïlande produit du pétrole et du gaz à partir de ses champs pétrolifères en mer (offshore) et sur terre (onshore). Cette production d’énergie fossile est cependant insuffisante pour sa consommation d’énergie primaire, et elle importe le complément. Parmi les nombreux gisements, l’un se trouve à quelques encablures de Sukhothaï, dans la Province de Kamphaeng Phet. Cette zone comporte également d’importantes réserves gazières, non encore exploitées (sauf en faible quantité), en raison du coût prohibitif de leur extraction. La situation pourrait changer dans le futur… Cela mérite le détour que Michel Hermann vous invite à faire en lisant cette Chronique. Bonne lecture donc
Au détour d’un chemin, entre champs et bosquets,
La « tête de cheval » du piston alternatif
Monte et descend en silence, régulier,
Entraînant la pompe et son câble massif
Pour extraire l’or noir du cœur de la terre.
Comme d’autres alentour, elle suce le visqueux
Liquide qui sera traité pour satisfaire
Les plaisirs d’un monde glouton et dispendieux.
Le « Sirikit Oilfield », champ pétrolifère
Situé à Lan Krabue, ville réputée
Pour la canne à sucre, exhibe ses torchères
Qui la nuit, éclairent la plaine ensommeillée.
La Province de Kamphaeng Phet, s’enorgueillit
De ce gisement, le plus vaste et fructueux
De la Thaïlande. Il y a du gaz aussi,
En faible quantité, mais tellement précieux,
Car il alimente en énergie des projets
Agricoles locaux. Pétroliers, paysans
Citadins, cohabitent dans ce coin isolé
Du Siam, désespérément plat, mais attachant.
Parsemées de chevalets de pompage,
Vannes et canalisations courent sur le sol
Depuis les têtes de puits vers le stockage
Du précieux liquide, notre dieu pétrole.
Des camions-citernes croisent des voitures
Et des motoculteurs multifonctionnels,
Dans un vivant ballet de bruits et de couleurs,
Qui détonne dans ce havre de verdure.
Ainsi, à quelque distance de Sukhothaï,
Aux côtés de la canne à sucre et du riz,
La terre nous offre, sorti de ses entrailles,
Un étrange spectacle, vivant et inédit.
Michel Hermann