Le premier bar gay d’Asie du Sud-Est prône l’intégration ! Au cœur du quartier de Patpong, sur Silom, le bar gay le plus « straight friendly » de Bangkok, comme se plait à le nommer Philippe Sdrigotti, un de ses managers, s’apprête à fêter ses 32 ans.
« Intégration » pourrait être le credo de cet établissement, que cela soit par les prix très abordables – boissons à 32 Bahts pour les 32 ans – que par sa fréquentation.
En effet aucun besoin d’être jeune, gay et sportif, pour être accueilli au Telephone Bar.
Gavroche a rencontré son manager Français Philippe Sdrigotti qui en assume depuis deux ans la direction.
Gavroche : Comment tout a commencé entre le « Telephone Bar » et vous ?
Philippe Sdrigotti : Téléphone a ouvert en 1987, au tout début du tourisme en Thaïlande. Je suis venu pour la première fois ici en 1990 et me suis installé à Bangkok en 1995.
J’ouvre alors mon propre bar sur Convent, juste à côté et je rencontre les propriétaires du Telephone Bar, qui deviendront des amis avant de devenir plus tard mes partenaires.
À l’époque, le Telephone Bar était un lieu de rencontres gay : il y avait sur les tables ou au bar des téléphones avec de gros numéros. Les clients s’appelaient entre eux dans le bar et les rencontres se faisaient ainsi.
G. : Vous définissez le Téléphone Bar comme un bar « straight friendly », le rapport aux « minorités » semble inversé…
Ph.S. : J’ai horreur de la ségrégation ou de l’exclusion que l’on peut rencontrer dans certains bars gay à Paris par exemple.
Alors ma formulation « straight friendly » est un peu en réaction à cet esprit très communautaire, presque de ghetto.
Nous, on veut accueillir un maximum de monde et les intégrer, c’est ce qui fait la réputation de Téléphone, sa spécificité.
Sa notoriété est telle aujourd’hui, que nous allons développer ce modèle de « social Bar » en Asie-Pacifique.
G : Que dire de l’évolution de la communauté LGTB en Asie ?
Ph. S. : C’est extrêmement positif.
Mariage homosexuel autorisé à Taiwan, Hong Kong bientôt on espère, décriminalisation de l’homosexualité dans beaucoup pays d’Asie dont l’inde.
Ici une loi est en train de passer, appuyée par Prayut, pour l’établissement d’un partenariat « same sex ».
Je suis très positif, comme le reflète notre clientèle majoritairement asiatique aujourd’hui, venant de Corée, Hong Kong, Japon, Taiwan, Singapour et même de la Chine.
Ce qui n’était pas du tout le cas autrefois et jusqu’à pas si longtemps, puisque les représentants de la communauté étaient alors américains ou européens.