Un accord vient d’être signé à Chiang Mai, par les dix pays membres de l’Association des nations de l’Asie du sud-est, pour renforcer la lutte contre le trafic des espèces animales protégées. Une initiative pour laquelle se bat la fondation thaïlandaise Seub Nakasathien, du nom de l’activiste qui mit fin à ses jours, en 1990, pour protester contre la destruction du parc Huai Kha Khaeng.
Une fondation qui se bat et qui ne lâche pas prise, malgré les pressions et la très difficile mise en œuvre d’une politique efficace de préservation des espèces animales protégées « Lutter contre le trafic d’espèces sauvages est difficile car ce commerce génère des profits énormes », a concédé lors de la réunion des ministres de l’environnement à Chiang Mai, Surapon Duangkhae, de la Fondation Seub Nakhasathien.
Avant d’ajouter une évidence: les liens entre ces trafics animaux et les trafics de drogue et d’armes à feu.
Hélas, les agences concernées, en Thaïlande et dans les autres pays de l’Asean, n’ont pas assez de moyens pour lutter contre des réseaux criminels très puissants.
« La plupart des trafics d’espèces sauvages en Thaïlande sont détectés par hasard, lors d’un contrôle de routine, et non pas à la suite à une enquête » a-t-il poursuivi.
Pas de plan spécifique
Bien que le cadre de l’accord soit très large et qu’il n’existe pas de plan d’action spécifique pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages, chaque État membre de l’ASEAN peut désormais élaborer son propre plan à mettre en œuvre à l’intérieur des frontières nationales, les agences responsables dans chaque pays étant amenées par ailleurs à se rencontrer au moins une fois par an afin de coordonner leurs actions.
Une telle collaboration régionale – y compris concernant la cybercriminalité – est essentielle dans la lutte contre les réseaux criminels transnationaux pour lesquels l’Asie du Sud-est et, en particulier le Laos, le Vietnam et la Thaïlande, sont des points névralgiques.
Regardez cette vidéo sur la fondation Seub Nakasathien:
Patrice Montagu-Williams