Certains spécialistes de l’Indonésie, comme le chercheur français Remy Madinier, estiment que le président Joko Widodo est en passe de remporter son bras de fer contre les islamistes les plus radicaux. D’autres experts pensent le contraire. Ils se basent notamment sur l’arrestation du dirigeant de la JI, Para Wijayanto, surnommé le «prince héritier de la «Jemaah Islamiah».
Autofinancé par des revenus tirés de l’huile de palme et disposant de nouvelles recrues mieux sélectionnées et formées, la «Jemmah Islamiah» (JI) constitue de nouveau une menace pour la région. Alors que JI était responsable de certains des attentats terroristes les plus meurtriers, y compris les attentats à la bombe dévastateurs de Bali en 2002, ses dirigeants ont fait ensuite profil bas, la police antiterroriste concentrant pendant ce temps ses efforts sur la traque de militants liés à l’État Islamique.
En fuite depuis 2003
Le 8 juillet, la police indonésienne a annoncé l’arrestation du leader du JI, Para Wijayanto, âgé de 54 ans, en fuite depuis 2003, dans un hôtel de Bekasi, dans l’ouest de Java.
Son épouse et trois autres personnes ont aussi été arrêtés. La police a expliqué que le leader de l’organisation avait longtemps échappé à ses poursuivants en se cachant sous une burka.
Cette organisation s’est beaucoup sophistiquée et adaptée au nouveau contexte.
D’un groupe radical vivant de dons et de vols, elle s’est transformée en une entreprise ayant des intérêts dans des plantations de palmier à huile sur les îles de Sumatra et de Kalimantan. Par ailleurs, un recrutement très sélectif a été mis en place en vue de créer un califat.
JI était derrière toutes les principales attaques terroristes qui se sont produites en Indonésie de 1999 à 2010, y compris les attentats à la bombe dévastateurs à Bali en 2002 qui ont tué 202 personnes, a déclaré la police qui a ajouté que le leader arrêté était impliqué dans ces attaques, ainsi que dans les attentats commis à la veille de Noël 2000 dans tout le pays, sans oublier l’attentat à la bombe perpétré en 2004 contre l’ambassade d’Australie à Jakarta.
Il aurait également participé activement à des activités terroristes dans la ville de Poso, dans l’est de l’île de Sulawesi, de 2005 à 2007.
Patrice Montagu William