Nouveau dimanche d’affrontements à Hong Kong où malgré l’interdiction de la police, les protestataires se sont approchés du bureau de liaison chinois, épicentre du pouvoir et de la main mise de Pékin sur le territoire. Les forces de l’ordre ont fini par tirer avec des balles en caoutchouc. Le mot d’ordre des manifestants est maintenant une formule popularisée jadis par l’acteur et champion de Kung-Fu Bruce Lee: « Sois comme l’eau », façon de signifier leur intention de se fondre dans la foule et au sein de la population.
« J’ai été horrifié par ce qui s’est passé dimanche dernier affirme, à Hong Kong, un enseignant de 23 ans interviewé par la presse occidentale. Je suis venu aujourd’hui pour montrer que nous ne sommes pas prêts à tolérer les gangs et les opérations terroristes sur notre territoire. »
Cette référence aux triades vient de l’intervention, la semaine dernière, de gangs de nervis en chemise blanche, que la police a identifié comme étant des membres du crime organisé.
Les forces de l’ordre, qui ont attendu longtemps avant d’intervenir, ont été vertement critiquées. Samedi soir, une vidéo circulait sur Telegram montrant des hommes en t-shirt blanc en train de former une haie d’honneur, munis de bâtons et de brassards au milieu des policiers casqués et bottés, derrière leurs boucliers anti-émeutes.
Un point de non-retour
Pour les manifestants pro-démocratie, les évènements de dimanche dernier ont marqué un point de non retour. L’assaut policier final a été donné juste avant minuit, avec une spectaculaire invasion de la station de métro de Yuen Long, durant laquelle les policiers ont tabassé des protestataires à coup de bâtons.
Le mouvement qui est né début juin en opposition à une loi – suspendue depuis – autorisant l’extradition de suspects en Chine, ne s’essouffle pas car il repose sur un vaste réservoir de frustrations. « La constitution adoptée lors de la rétrocession de Hong Kong à la Chine prévoit l’introduction progressive de droits démocratiques, comme l’élection au suffrage universel du chef de l’exécutif et du parlement, détaille Willy Lam, un politologue à l’Université chinoise de Hong Kong, interrogé par le quotidien suisse Le Temps. Mais 22 ans plus tard, rien n’a bougé. »
