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PHILIPPINES – ÉCONOMIE: L’étreinte chinoise se resserre sur les télécoms dans l’archipel

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 28/03/2021
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Rien ne semble pouvoir empêcher l’étreinte de la Chine de se resserrer progressivement non seulement au large des Philippines, dans l’espace maritime de l’archipel, mais aussi sur ses entités commerciales.

 

Quelques jours après l’incursion de 220 navires de la milice chinoise déguisés en bateaux de pêche sur le récif de Whitsun, au large de Palawan, le Sénat philippin a accordé, à la quasi-unanimité, une licence de télécommunications de 25 ans à Dito Telecommunity, désormais probablement contrôlée par China Telecom, une entreprise d’État de Chine continentale.

 

L’argent chinois

 

Sur le papier, Dito est contrôlée par l’entrepreneur de Davao Dennis Uy et ses groupes imbriqués Udenna et Chelsea Logistics and Infrastructure, avec 60 % contre 40 % pour China Telecom. Cependant, la réalité est que Uy est à court d’argent et que seule la partie chinoise a la puissance financière nécessaire pour s’approcher du déploiement du réseau de télécommunications qu’elle a promis comme condition pour la licence initiale.

 

C’était implicite dès le départ. Tandis qu’un Sénat en grande partie silencieux accordait la licence à Uy, les empreintes du président Rodrigo Duterte étaient partout dans l’attribution. Le pays a eu un aperçu de ce qui allait se passer lors du discours sur l’état de la nation prononcé par Duterte en juillet dernier. À l’époque, Duterte avait menacé d’expropriation les deux principaux fournisseurs de télécommunications du pays, Globe, détenu majoritairement par le groupe Ayala, et Smart, du groupe Metro-Pacific, si les services ne s’amélioraient pas. À l’époque, les spéculations allaient bon train sur le fait que cette menace visait à ouvrir la voie des télécommunications à Uy et à ses bailleurs de fonds chinois.

 

Fonds de coopération Chine – ASEAN

 

Aujourd’hui, toute l’entreprise d’Uy est embourbée dans les dettes et doit vendre des actifs pour tenter de faire face à ses obligations. Le groupe a connu une croissance spectaculaire, passant d’une entreprise de transport pétrolier et de vente au détail basée à Davao à un acteur de premier plan dans le secteur du transport maritime inter-insulaire, en rachetant notamment Negros Navigation au groupe Aboitiz. Cette opération a été réalisée en collaboration avec le Fonds de coopération pour l’investissement Chine-ASEAN, détenu par l’État chinois.

 

Ensuite, en combinant l’influence politique de la proximité de Duterte, dont il avait soutenu la campagne, avec l’accès à une source apparemment inépuisable d’argent emprunté, Uy a investi dans des hôtels et un casino, la chaîne de magasins de proximité Family Mart, un concessionnaire Ferrari, des droits de développement dans la zone franche de Clark, l’achat d’une participation de 45 % dans le champ gazier de Malampaya à Chevron et une offre pour la participation de 45 % de Shell. Il a ensuite acquis un détenteur de licence dormant, la Mindanao Islamic Telephone Company, Mistel, dont il a changé le nom en Dito Telecommunity et s’est associé à China Telecom pour obtenir une nouvelle licence nationale de télécommunications afin de concurrencer les deux acteurs existants.

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