Le Vietnam a confirmé la nomination de ses principaux dirigeants pour les cinq prochaines années, en choisissant un membre des forces de sécurité comme prochain Premier ministre du pays. Pham Minh Chinh sera le nouveau chef du gouvernement, tandis que son prédécesseur Nguyen Xuan Phuc a été transféré au poste, essentiellement cérémoniel, de président.
L’assemblée nationale a voté et l’appareil de sécurité vietnamien sort renforcé. Une semaine après l’installation par les quelque 500 législateurs du pays de Vuong Dinh Hue, un économiste expérimenté, comme prochain président de l’Assemblée nationale, les votes ont complété le renouvellement quinquennal des quatre plus hauts postes de direction du Vietnam.
En l’absence d’un chef suprême, le Vietnam est dirigé par les “quatre piliers” : le secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV), le premier ministre, le président et le président de l’Assemblée nationale.
Les votes intervenus le lundi 5 avril ont confirmé les sélections faites par le PCV lors de son 13e congrès, qui avaient été divulguées à la presse avant même que le congrès ne se réunisse fin janvier.
Reconduit pour un troisième mandat
Nguyen Phu Trong, 76 ans, a été reconduit pour un troisième mandat inhabituel de secrétaire général du PCV, primus inter pares des quatre postes de direction. Trong sera désormais secondé par Pham Minh Chinh, de 14 ans son cadet, qui a gravi verticalement les échelons du puissant appareil de sécurité vietnamien. Il était auparavant à la tête de la Commission centrale d’organisation du PCV, qui s’occupe de la gestion interne du personnel, et a également occupé le poste de vice-ministre du ministère de la Sécurité publique, qui est chargé du maintien de l’ordre au quotidien et responsable de la récente répression sévère de la dissidence par le Parti.
Jamais vice-premier ministre
Chinh se distingue également par le fait qu’il est le premier ministre vietnamien à n’avoir jamais occupé le poste de vice-premier ministre depuis le lancement des réformes économiques du «doi moi» en 1986.
La nomination de Chinh suggère que les cinq prochaines années ne devraient pas être marquées par des ruptures significatives dans la trajectoire politique du Vietnam.