De plus en plus de femmes thaïlandaises se plaignent ouvertement du harcèlement sexuel dont elles sont victimes sur leurs lieux de travail, ou dans les lieux publics. Selon un sondage Yougov réalisé récemment dans le royaume, plus de la moitié des femmes interrogées (57%) disent avoir été un jour victimes de harcèlement. Vos témoignages corroborent-ils ces chiffres ? L’heure de « Me Too », le mouvement féministe né de l’affaire Weinstein aux États-Unis, a-t-elle sonné au pays du sourire ?
Un sondage récent mené par YouGov auprès de 1 107 thaïlandais et thaïlandaises a révélé que 21% des répondants ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel.
Selon les personnes interrogées, la forme de harcèlement sexuel la plus répandue, soit 42%, consiste en des commentaires verbaux de nature sexuelle, puis par des approches physiques pour 35%.
Harcèlement dans les lieux publics
Selon l’enquête, la plupart des expériences de harcèlement sexuel se produisent dans les lieux publics, les transports en commun (27%), les discothèques (18%) et les écoles et universités (17%).
Un thaïlandais sur cinq a été victime de harcèlement sexuel. Plus de la moitié des femmes (57%) ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel.
Mauvais exemple politique
Lors de la fête populaire de Songkran, en avril 2018, le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha – général arrivé au pouvoir après un coup d’état en mai 2014, puis sorti vainqueur des législatives de mars 2019 – avait exhorté les femmes à ne pas s’habiller « sexy » pour se protéger du harcèlement ou des agressions sexuelles.
Un mois plus tard, la célébrité thaïlandaise Cindy Sirinya Bishop a lancé le populaire hashtag «#donttellmehowtodress».
« Notre culture n’est pas aussi conflictuelle et il faudra du temps avant que les femmes ne se manifestent avait-elle déclaré. J’ai vu des femmes en Thaïlande commencer à parler collectivement, à partager leurs histoires et à soulever la chape de plomb qui musèle les victimes »