Comment sortir Hong Kong de la spirale de violences, de protestations et de répression dans laquelle le territoire semble englué ? Plus les méthodes policières deviennent dures, plus les manifestants se radicalisent comme l’ont encore montré les événements de ce week-end du 29-30 août. Le territoire, région autonome spéciale de la République populaire de Chine, a connu ses moments les plus difficiles, et un nouvel appel à la grève dans les écoles menace de paralyser Hong Kong ce lundi. Comment ramener le calme dans cette place financière clef de la région Asie Pacifique ? Les pronostics sont plus que jamais pessimistes.

L’aéroport de Hong Kong va t’il redevenir le sanctuaire des manifestants de plus en plus violentés par la police et résolus à faire payer cher au gouvernement du territoire l’arrestation d’un de ses leaders, Joshua Wong ?

Les rassemblements illégaux se sont en tout cas multiplié ce week-end dans le territoire alors que les manifestations étaient interdites. Pas moins de quarante interpellations ont par exemple eu lieu lors d’une intervention policière à Prince Edwards, dans les quartiers populaires de Kowloon.

Devoir de résistance

« Quand l’injustice devient loi, la résistance devient un devoir », répondait dimanche un calicot brandi par des protestataires devant le Consulat du Royaume Uni, l’ancienne puissance coloniale. Déjà près de 1.000 personnes ont été arrêtées depuis juin. Et alors que la police indiquait fin juillet avoir dans son viseur environ 700 éléments radicaux, les violences du weekend ont prouvé que malgré les arrestations, d’autres opposants ont pris leur place, déterminés à réclamer l’abandon du projet de loi sur l’extradition des criminels vers la Chine et des réformes démocratiques.

Le bras de fer entre les autorités et les 15-30 ans (qui représentent un quart de la population de Hong Kong), pourrait s’intensifier encore dès lundi, avec l’appel au boycott des classes lancé entre autres par le jeune parti Demosisto – la formation de Joshua Wong – et une alliance d’étudiants. La cheffe de l’exécutif HongKongais Carrie Lam, directement visée par les manifestants qui réclament son départ à cor et à cri, enregistre un taux historiquement bas de popularité (17%).

Des rumeurs enflent ces derniers jours sur un possible recours par le gouvernement local à des lois d’urgence assorties de restrictions d’accès à internet.