Nous parlons souvent, dans Gavroche, de la situation économique des pays d’Asie du sud-est. Et pour cause: la santé de notre région est au cœur de nos préoccupations, de celles de nos lecteurs et des investisseurs. Mais au fait, comment va la France ? Peut-on vraiment parler d’un pays en crise, alors que son taux de croissance (fort modéré) pour 2019, soit 1,3%, sera sans doute le double de celui de l’Allemagne ? Gavroche garde les yeux ouverts sur le monde. Amis lecteurs de Thaïlande et des pays riverains, voici le portrait économique de l’hexagone par une institution neutre: la banque de France.
Prenez bien connaissance de ce document en PDF. Il s’agit d’une note de la banque de France, publiée cette semaine. Elle dresse le portrait de l’économie française. Un portrait intéressant à quelques jours du 27 septembre. C’est à cette date que le gouvernement français fera connaître son projet de loi de finances pour 2020.
Le premier chiffre donné par la Banque de France dans ses prévisions économiques à trois ans est celui de la croissance: 1,3% du PIB en 2019, 1,3% en 2020 et 1,4% en 2021. Une nette «résilience» par rapport à l’Allemagne, où l’activité a progressé seulement de 0,4% depuis le début de l’année. Explication: les importants gains de pouvoir d’achat des ménages (2,3% en moyenne par habitant en 2019) et l’accélération de la consommation.
Reprise des embauches
Le second chiffre concerne le marché de l’emploi, au-dessus duquel les nuages se dissipent. On se souvient que l’ancien président socialiste François Hollande avait promis «l’inversion de la courbe» du chômage avant la fin de son mandat en juin 2017. Pari raté, mais dont profite avec retard son successeur Emmanuel Macron. Selon la Banque de France, le taux de chômage devrait enfin passer sous la barre des 8% en 2021 (contre 8,8% actuellement). Raison: la reprise des embauches, encouragée par le fameux CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) mis en place au 1er janvier 2013 avec l’appui d’un conseiller présidentiel nommé… Emmanuel Macron. Le CICE s’est arrêté au 31 décembre 2018 mais ses effets fiscaux courent jusqu’à fin 2019.
Endettement public
Point noir: l’endettement public et les dépenses de l’Etat. Sur ce plan, les promesses initiales d’Emmanuel Macron (baisse de cinq points de la dette d’ici à 2022) demeurent lettre morte. L’effet des taux d’intérêt à long terme très bas, voire négatifs, se fait évidemment sentir: l’Etat français ne réduit toujours pas suffisamment son train de vie. «L’opportunité des taux bas n’est pas saisie pour alléger le fardeau de la dette et, donc, celui des futures générations», reconnaît-on à la Banque de France où l’on prévoit néanmoins une baisse du déficit public (2% du PIB en 2021) lié à la fin de l’allégement des cotisations sociales prévu par le CICE.
Pour en savoir plus cliquez ici