Ceux qui croyaient pouvoir bientôt monter dans un TGV thaïlandais de fabrication chinoise vont devoir prendre leur mal en patience. Selon l’agence Reuters, le gouvernement thaïlandais serait sur le point de reporter ce projet en raison de questions sur le financement de 9,9 milliards de dollars. Le Nikkei Asian Review affirme en revanche que ce futur TGV pourrait tout de même voir le jour.
Selon le Nikkei Asia Review, le gouvernement thaïlandais n’a toujours pas décidé de son financement. « Il reste des questions sur l’acceptation de l’offre de prêt chinois ou sur la levée de fonds dans le pays par le biais d’une dette en baht thaïlandais » a déclaré un haut responsable thaïlandais, cité par le magazine.
Les technocrates thaïlandais s’attendaient à ce que les Chinois incluent une société de conseil chinoise pour superviser la construction, mais ils ont été pris de court quand les détails du bâtiment ont annoncé que la société chinoise « n’aurait aucune responsabilité », a déclaré Ruth Banomyong, responsable du département des affaires internationales, logistique et transport à l’université Thammasat de Bangkok. « Ceci est venu comme une bombe ».
Le projet consiste à construire la première ligne ferroviaire à grande vitesse de Thaïlande entre Bangkok et la ville de Nong Khai, à la frontière nord de la Thaïlande avec le Laos.
Prayuth parle trop vite
Ces rebondissements vont à l’encontre du message diffusé le 3 septembre par un haut responsable du gouvernement du Premier ministre Prayuth Chan-ocha, selon lequel les plans étaient en bonne voie pour la première phase. Le train à grande vitesse de 873 km devait selon lui être mis en service dans quatre ans.
Traisuree Taisaranakul, porte-parole adjoint du gouvernement, a même déclaré aux journalistes que les travaux sur les 252 kilomètres qui séparent Bangkok de la province de Nakhon Ratchasima, dans le nord-est du pays, commenceront d’ici 2023.
L’empreinte ferroviaire de la Chine en Thaïlande fait partie d’un investissement régional plus large visant à relier sa région du sud du Yunnan à Singapour, à l’extrémité la plus éloignée de l’Asie du Sud-Est continentale, via des trains à grande vitesse.
Les constructeurs chinois se frayent déjà un chemin à travers le Laos, à travers lequel passera un tronçon de la ligne à grande vitesse avant de poursuivre jusqu’en Thaïlande.