Le gouvernement chinois, qui contrôle largement l’économie de Hong Kong a toujours misé sur les milliardaires locaux, dont les intérêts économiques en Chine sont colossaux. Changement d’attitude toutefois ces derniers jours. Plusieurs déclarations en provenance de Pékin les accusent d’être à l’origine du mécontentement social en raison de la flambée des prix de l’immobilier. Les désigner comme cibles, comme jadis les propriétaires terriens en République populaire, est une tactique usuelle du Parti communiste au pouvoir.
Les manifestations de Hong Kong ne sont pas politiques. Elles ne sont pas dirigées contre les autorités chinoises. Il s’agit d’une révolution sociale qui s’explique largement par le mécontentement de la population, et surtout de la jeunesse, devant des conditions de vie de plus en plus dégradées, en particulier pour l’accès au logement. Tel est le tableau que les autorités chinoises brossent désormais de la situation sur le territoire. Avec, dans leur collimateur, les magnats connus comme Li Ka Shing ou la famille Cheng, du conglomérat New World. Des magnats pourtant connus pour leur soutien à Pékin…
À 91 ans, Li Ka Shing, milliardaire emblématique de Hong Kong, est la cible idéale. Il a fui le communisme dans les années 50 et a publié dans la presse des déclarations ambiguës, refusant de condamner explicitement les manifestants qui poursuivent leur lutte. Lorsqu’il avait évoqué, voici quelques jours, la nécessité de «trouver une porte de sortie», les autorités de Pékin ont répondu qu’il s’agissait d’un «encouragement au crime».