Disons le pour commencer: nous ne prétendons pas lire dans le marc de café de l’économie mondiale. les pronostics sur les crises financières sont toujours incertains et risqués, car ils ne tiennent pas compte d’un facteur clef: l’enchainement imprévu des événements. la crise financière de 2008, venue des États-Unis, n’aurait sans doute pas éclaté de cette façon et à cette date si la Banque Lehman Brothers n’avait pas, par sa faillite en septembre 2008, précipité Wall Street dans une infernale descente aux enfers. Idem pour la crise de la dette souveraine grecque, un an plus tard: c’est face à une forte pression sociale que le nouveau gouvernement grec de Georges Papandreou pris les devants et annonça, fin 2009, que les chiffres de la dette nationale hellénique avaient été truqués. Là aussi, une infernale spirale s’engagea…
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L’Europe a, depuis 2008, adopté de nombreuses réformes bancaires et financières destinées à offrir de meilleures garanties au système et à protéger davantage l’épargne des citoyens. Il faut évidemment s’en réjouir. Mais il ne faut pas non plus croire que cette digue est insurmontable et capable de résister à tous les tsunamis financiers. la réalité est en effet, très différente. L’Europe a institué des barrières qui rendent plus difficiles les irrégularités de marché et l’accumulation de créances douteuses. C’est une bonne chose. Le barrage parfait, capable de résister à un raz de marée boursier ou financier, n’existe en revanche toujours pas. C’est d’ailleurs pour cela, on peut l’écrire, que les financiers de la «City » de Londres se frottent les mains et se réjouissent de l’après Brexit. Une fois que le divorce entre Londres et Bruxelles aura été prononcé.
Vous n’avez pas saisi l’importance et l’imminence du danger ? Vous pensez encore que votre épargne est protégée en Europe alors qu’elle ne l’est pas sous d’autres latitudes ? Vous ne croyez pas à la possibilité d’un cataclysme. Alors, lisez quand même, avec le sourire, l’exposé de nos quatre inquiétudes majeures.
Inquiétude n°1: l’endettement généralisé des économies européennes. On parle beaucoup de la fracture entre l’Europe du nord et celle du sud. C’est une réalité. mais au delà, un moteur potentiel de crise existe: il s’agit de l’endettement généralisé des économies, dopé par des taux d’intérêts au plus bas. Savez vous qu’aujourd’hui, les investisseurs se ruent é nouveau sur les obligations souveraines grecques car elles sont les seules à offrir une relative rentabilité (2,5% à dix ans) ? L’Europe est toxicomane. La dette est sa drogue. Il suffit que les tensions internationales s’accélèrent et qu’un établissement préteur fasse faillite pour que chaine des prêts et des emprunts s’arrête. Attention, danger !
Inquiétude n°2: la fragilité du système bancaire dans les pays du sud de l’Europe. Prenons un seul exemple: celui des banques italiennes. Croit on qu’une crise bancaire dans la péninsule laisserait de marbre le système bancaire européen ? Faux. N’oublions pas aussi de regarder derrière le paravent du soi disant sérieux allemand: la Deutsche Bank a évité de peu la faillite ces derniers mois. Les banques françaises, reconnaissons le, font exception. mais il faut se méfier. Les services bancaires numériques et la concurrence des monnaies virtuelles annonce des changements drastiques pour les établissements bancaires européens. Or si l’incendie prend dans une partie de l’Europe, il faudra le contenir. Attention, combustion !
Inquiétude n° 3: la panne des économies européennes. Un moteur peut il continuer de fonctionner si l’essence vient à manquer ? Or cette essence qu’est l’industrie européenne est en panne. Bien sur, les exportations de machine outils et de voitures allemandes se portent toujours bien (encore que….). Bien sur, le luxe français est à son zénith. Mais la majeure partie de la demande porte sur des produits de consommation importés en provenance d’Asie, dans un contexte de renchérissement du cout du pétrole. Résultat: la menace d’un effet de ciseau entre une augmentation des prix et une diminution du pouvoir d’achat dues au renchérissement du coût de l’énergie, et une pression à la baisse sur l’emploi en raison de la baisse des commandes industrielles. Il manque toujours à l’Europe ce programme économique de relance à l’échelle du continent. Attention, risques sociaux !
Inquiétude n°4: le coût annoncé de la transition écologique. Celle ci est incontournable. mais qui va payer ? et comment s’assurer qu’elle ne sera pas dévastatrice en termes d’emplois ? certains économistes parlent d’effondrement et ils ont raison. Après tout, la meilleure façon de rebâtir un autre modèle économique serait que celui ci s’écroule ! Il ne faut donc pas en rire. beaucoup de militants écologistes plaident, sans l’avouer, pour une crise économique majeure afin de réorienter le système vers une économie faible en carbone. Attention, rupture !
Nous avons énuméré les risques. Comment y répondre ? Regardez une carte. L’Asie prospère et émergente est en train de vous sourire !
