Les mots ont leur importance. Une demi-heure durant, mercredi 11 décembre, Aung San Suu kyi a défendu avec vigueur son pays et son gouvernement contre les accusations de «génocide» portées devant la Cour Internationale de Justice par la Gambie, au nom de l’organisation des États Islamiques. Voici l’essentiel de ses propos en version verbatim.
Nous reproduisons ici les propos d’Aung San Suu Kyi devant la CIJ
– «L’armée birmane a peut-être fait usage d’une force disproportionnée lors des exactions contre la minorité musulmane rohingya, mais jamais avec une intention génocidaire»
– «La Birmanie demeure en proie à un conflit armé interne (…) Il importe de garder à l’esprit cette situation complexe et le défi lancé à la souveraineté et à la sécurité dans notre pays lorsque vous évaluez l’intention de ceux qui ont tenté de faire face à la rébellion»
– «On ne peut exclure qu’une force disproportionnée a été utilisée par les membres des services de défense dans certains cas au regard du droit international humanitaire ou qu’ils n’aient pas établi une distinction suffisamment claire entre les combattants et les civils»
– Dans les circonstances, l’intention génocidaire ne peut pas être la seule hypothèse et la justice birmane pouvait juger elle-même d’éventuels crimes de guerre (…) Malheureusement, la Gambie a présenté à la Cour un tableau trompeur et incomplet de la situation dans l’État Rakhine»