La Banque centrale de Thaïlande, soucieuse de rassurer les investisseurs, a récemment prédit une baisse de la monnaie thaïlandaise en 2020. Est ce un scénario crédible ? Pas si sûr. Car sur ce point, les analyses des économistes internationaux et thaïlandais divergent. Les facteurs structurels, à savoir l’afflux de capitaux internationaux, continuent de plaider pour un baht abonné à une appréciation de sa valeur par rapport au dollar et à l’euro.
La banque centrale de Thaïlande est bien placée pour constater les effets dommageables d’un baht thaïlandais trop fort pour l’économie du royaume. Ses inquiétudes altèrent-elles son jugement ? La plupart des analystes thaïlandais estiment en effet que le baht continuerait de s’apprécier par rapport au dollar américain et aux autres devises de la région. La Kasikorn Bank estime ainsi que le baht atteindra 28,70 contre le dollar en 2020, sur la base d’hypothèses selon lesquelles les exportations commenceront à rebondir et le nombre de touristes entrants sera supérieur à celui des habitants se rendant à l’étranger pour des vacances.
Banques étrangères plus nuancées
Les analyses des banques étrangères sont en revanche plus pondérées. JPMorgan Chase prévoit que le baht se dépréciera à 30,6 Bahts par dollar au quatrième trimestre de l’année prochaine. Alors que Standard Chartered pense qu’il chutera à 31 Bahts pour un dollar au cours de la même période et à 31,3 bahts en 2021. Rabobank a pour sa part mis la valeur du baht à 33,8 Bahts par dollar au dernier trimestre de l’année prochaine.
Charles Kengchon, président exécutif du Kasikorn Research Center, estime lui que le baht se renforcera encore si la Réserve Fédérale américaine abaisse à nouveau son taux directeur au premier trimestre de l’année prochaine. Cela risque de se produire, a-t-il ajouté. Un facteur majeur qui fait grimper le baht est l’excédent élevé du compte courant du pays à environ 30 milliards de dollars, malgré les chiffres plus élevés des deux dernières années. Les investisseurs étrangers continueront de considérer le baht comme un atout sûr dans les économies de marché émergentes, estime l’analyste de Kasikorn Bank.
