Mon premier est un récit politiquement très incorrect de la brève rencontre amoureuse du narrateur avec une entraîneuse thaïlandaise. Mon deuxième une remise en perspective du tourisme sexuel de masse, assigné au rôle de vulgaire repoussoir par des élites libertaires qui n’entendent rien concéder de leurs privilèges érotiques. Mon troisième la critique mordante des humanitaires et autres croisés de forces du bien, démasqués comme les exécutants dociles des basses besognes de la barbarie capitaliste. Mon tout un homme qui, à travers l’écriture de ce livre, objective aussi sa névrose de classe.
A tous les amateurs de lecture désireux de mieux comprendre un aspect « controversé » de la Thaïlande, souvent évoqué, rarement maitrisé, Gavroche conseille le livre de François Negroni. Un récit autant qu’un essai sur le thème du tourisme sexuel et des préjugés qu’il véhicule auprès des Occidentaux.
Sans langue de bois, sans carcan moralisateur et idéologique, l’auteur nous dévoile le fossé intellectuel et culturel qui sépare les Thaïlandais(es) sur cette question, des bien-pensants, hypocrites et autres chevaliers blancs de nos sociétés occidentales. Un peu de culture au pied du sapin, ça ne fait pas de mal !