Les 47 activistes, défenseurs de la démocratie, qui sont en détention à Hong Kong depuis le 28 février ont été emprisonnés pour la seule raison de la tenue d’une élection. S’être présenté contre les candidats de Pékin constitue désormais une subversion, une accusation rendue possible par la loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine en juin 2020 et assortie de lourdes peines. Subversion, sécession, collusion avec des forces étrangères sont des concepts qui restent indéfinis dans la loi de Hong Kong.
Parmi les 47 personnes inculpées – 39 hommes et huit femmes – figurent d’anciens législateurs et des défenseurs de la démocratie. Leur libération sous caution a été refusée au motif qu’ils seraient susceptibles de récidiver, probablement en tentant d’organiser une nouvelle élection. Alors qu’ils devaient revenir devant le tribunal le 31 mai, le gouvernement a demandé un report au 12 juillet, date à laquelle il devrait demander le transfert de l’affaire devant la Haute Cour, ce qui entraînera un nouveau report.
L’heure de Kafka
En cela, les accusés ressemblent beaucoup au sort de Josef K, le protagoniste de Franz Kafka dans le roman dystopique Le procès, qui se retrouve arrêté mais ne peut jamais savoir de quoi il est accusé et dont les dates d’audience s’éloignent dans un avenir interminable. En raison du nombre d’accusés, le procès risque de s’éterniser, sans que l’on puisse prévoir ni le moment, ni l’issue, ni la peine.
La seule certitude est qu’ils seront tous déclarés coupables. Une société de Hong Kong spécialisée dans les risques-pays, qui préfère rester anonyme, prévoit des peines de prison allant jusqu’à sept ans pour les accusés. L’ancien législateur Eddie Chu Hoi-dick a récemment annoncé qu’il allait dissoudre son équipe politique dans l’attente d’une longue peine de prison.