Gavroche ouvre ses colonnes aux nouveaux conseillers consulaires élus le 30 mai. Claude Bauchet a été le premier à répondre à nos questions. Un tour d’horizon essentiel avec celui qui, aux cotés de trois autres conseillers consulaires, représentera les Français de Thaïlande et de Birmanie.
Un entretien avec Claude Bauchet, réélu Conseiller consulaire pour la circonscription Thaïlande-Birmanie
Vous venez d’être réélu conseiller consulaire pour la circonscription Thaïlande-Birmanie. Quels sont vos premiers mots pour vos électeurs ?
Je tiens à remercier toutes nos électrices et électeurs qui en plaçant notre liste en première position avec deux élus sur quatre, reconnaissent notre engagement fort au service de notre communauté. Ce résultat nous oblige plus que jamais à jouer notre rôle d’élu auprès de notre administration et des élus nationaux pour représenter au mieux les Français résidant en Thaïlande et Birmanie.
Vous avez pris, vis à vis des électeurs, plusieurs engagements durant la campagne. Pouvez-vous nous redire quelles sont vos priorités, maintenant que vous êtes élus ?
Mon premier engagement est de continuer à informer mes compatriotes des questions qui les concernent dans la vie de tous les jours en relation avec mes attributions au sein du Conseil Consulaire ( questions sociales , bourses, emploi et formation…) et plus généralement tout problème que nous rencontrons du fait de notre expatriation dans les domaines aussi divers que la santé avec la CFE , la question sur la vaccination ou les obligations administratives tels que les certificats de vie. La situation financière de plusieurs de nos établissements français est préoccupante et va nous conduire à mettre notre gouvernement devant ses responsabilités afin que les moyens nécessaires leur soient alloués pour que tous les enfants concernés puissent continuer leur scolarité dans de bonnes conditions. Fidèle à nos engagements nous aiderons à la naissance de nouvelles structures pour l’éducation francophone dans les régions où n’existent pas d’écoles Françaises. Nous lancerons bientôt la réflexion pour mettre en place un colloque sur l’Éducation et la Culture.
Que vous inspirent les résultats de ce scrutin ? Le paysage politique de la communauté française de Thaïlande-Birmanie vous surprend-t-il ?
Les résultats de la participation à ce scrutin montrent malheureusement le désintérêt d’un trop grand nombre de nos concitoyens à l’action des élus. Nous devons prendre ce sujet à bras le corps car il révèle à la fois les limites de la démocratie représentative et en l’espèce les responsabilités et pouvoirs trop restreints des élus de terrain. Aussi ce nouvel avertissement me conforte dans l’idée de l’urgence à renforcer et développer une démocratie réellement participative. Les Lettres d’informations continueront à être publiées régulièrement et nous viendrons à la rencontre de nos concitoyens dans toutes les régions de notre circonscription très régulièrement. J’essaierai également d’initier des permanences en Province. Au-delà de la mise en place de cet engagement il nous faut inventer et trouver de nouveaux outils pour créer une relation plus étroite et plus régulière avec nos compatriotes. Nous allons nous y employer !
Nous pourrons aussi nous tourner vers la représentation nationale pour initier une réflexion sur la nécessité démocratique de donner plus de pouvoir aux Conseils Consulaires en leur octroyant par exemple des budgets conséquents dans le domaine social et d’aides aux associations. Il faut évoluer vers des attributions de décisions et ne pas se limiter à donner aux élus un simple rôle consultatif.
A mon avis, il ne faut pas surinterpréter un résultat comme celui-ci pour conclure sur l’évolution de l’influence de tel ou tel parti politique. Si nous affirmons haut et fort notre pensée politique humaniste et mettons au cœur de notre projet la solidarité, nous confirmons également notre indépendance complète par rapport aux partis politiques.
Etes-vous prêt à travailler ensemble avec les autres conseillers consulaires ? Sur quels dossiers pensez-vous pouvoir avancer ensemble ?
Lors du précédent mandat je me suis efforcé de trouver le plus souvent possible un consensus avec les autres élus. Notre action est d’autant plus efficace quand nous arrivons à travailler ensemble sur des objectifs communs. Il est vrai que l’entêtement des politiques gouvernementales actuelles à reléguer les Français de l’étranger comme citoyen de seconde zone (fiscalité, droit à la carte vitale pour des courts séjours en France remis en cause pour les pensionnés qui ont moins de 15 ans de cotisation, fonctionnement parfois burlesque d’Union retraite et les tracasseries administratives attenantes…) a permis de nous retrouver sur des objectifs communs. Les résultats de la liste LRM montrent à l’évidence un très grand mécontentement des Français de l’étranger sur notre région à l’égard de notre gouvernement. Nous devrions pouvoir, je le souhaite également, nous entendre pour travailler à l’amélioration des services de la CFE ou demander une prolongation des aides sociales d’urgence pour nos compatriotes en grande difficulté.
Propos recueillis par la rédaction.