Neuf pays d’Asie du Sud-Est ont proposé d’atténuer un projet de résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur la Birmanie, notamment en supprimant l’appel à un embargo sur les armes à destination du pays, dans l’espoir d’obtenir le soutien unanime des 193 membres de l’Assemblée.
Le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam ont écrit au Liechtenstein, qui a rédigé la résolution, après qu’un vote prévu la semaine dernière ait été reporté à la dernière minute.
Dans la lettre datée du 19 mai et consultée par l’agence Reuters, les pays d’Asie du Sud-Est déclarent que le projet “ne peut pas obtenir le soutien le plus large possible dans sa forme actuelle, en particulier de la part de tous les pays directement touchés dans la région” et que de nouvelles négociations sont nécessaires “pour rendre le texte acceptable, en particulier pour les pays les plus directement touchés et qui sont actuellement engagés dans des efforts pour résoudre la situation”.
Adoption par consensus
“Nous sommes également fermement convaincus que si une résolution de l’Assemblée générale sur la situation en Birmanie doit être utile aux pays de l’ASEAN, elle doit être adoptée par consensus”, ont écrit les pays, en référence à l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.
La lettre émane de tous les pays de l’ASEAN, à l’exception de la Birmanie.
Le projet de résolution appelle à “une suspension immédiate de la fourniture, de la vente ou du transfert directs et indirects de toutes les armes et munitions” vers la Birmanie. Les pays de l’Asie du Sud-Est veulent que cette formulation soit supprimée.
Les résolutions de l’Assemblée générale ne sont pas juridiquement contraignantes mais ont un poids politique. Contrairement au Conseil de sécurité, composé de 15 membres, aucun pays ne dispose d’un droit de veto à l’Assemblée générale.
Pas de condamnation
La Birmanie est en crise depuis que l’armée a renversé, le 1er février, le gouvernement élu de la dirigeante Aung San Suu Kyi et l’a placée en détention, ainsi que des responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie.
Les pays d’Asie du Sud-Est souhaitent que le projet de résolution des Nations unies exprime leur profonde inquiétude quant à leur détention, mais au lieu de la condamner, le texte demanderait leur libération immédiate et inconditionnelle.
Au début du mois, plus de 200 groupes de la société civile, dont Human Rights Watch et Amnesty International, ont exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à imposer un embargo sur les armes vers la Birmanie. Seul le Conseil de sécurité des Nations unies peut imposer des sanctions juridiquement contraignantes ou un embargo sur les armes, mais des diplomates ont déclaré que la Russie et la Chine pourraient probablement utiliser leur droit de veto pour empêcher une telle action contre la Birmanie.