Des dizaines de milliers de français de l’étranger en attente d’être vaccinés contre le coronavirus. Partout en Asie du Sud-Est, la situation est identique. Confrontés à un difficile accès à la vaccination, nombreux sont les ressortissants français qui laissent éclater leur colère. Certains se disent même «abandonnés» par les autorités françaises. Les lettres que nous avons reçu en témoignent. Le sentiment de vulnérabilité face à la pandémie est, souvent, très difficile à vivre pour des populations d’expatriés en plus éprouvées financièrement et économiquement par la chute brutale des revenus liés au tourisme.
Cette situation est idéale pour les accusations faciles. Il est facile d’accuser le gouvernement thaïlandais, lequel est d’abord confronté aux besoins sanitaires de sa population. Facile d’accuser les missions diplomatiques qui, dans le labyrinthe du protocole et des impératifs de souveraineté, essaient d’importer des doses de vaccins pour leurs ressortissants.
Facile, si facile, d’accuser les médias de relayer les informations qui déplaisent parce qu’elles pointent les vrais problèmes: des autorités thaïlandaises qui ont trop longtemps cru à la quarantaine comme remède miracle, des diplomates par nature peu portés sur la prise de risque, et une communauté française souvent prompte à réclamer l’impossible.
Oui, accuser, sur un tel sujet, est si facile. Alors, faut- il se taire pour autant ? Cesser de poser les questions ? Cesser de croire que la vérité se limite rarement aux versions édulcorées et verrouillées des porte-paroles, surtout en situation de crise ?
Bien sûr que non. Loin de nous l’idée de donner une quelconque leçon de politique, de journalisme, de médecine ou de diplomatie. Mieux vaut, dans pareille situation, et pour répondre à la curiosité normale de nos lecteurs, diffuser toutes les informations en notre possession, le plus rapidement possible, y compris les rectificatifs ou les éléments additionnels, survenus au fil de nos parutions. Gavroche est là pour ça.
Chercher à servir au mieux ses lecteurs n’est jamais une erreur. Avec une constante humilité. Et en toute liberté.
