Khun Samut Chin, village côtier au sud de la métropole, est victime de la montée du niveau de la mer. C’est le village de Thaïlande le plus affecté par ce phénomène d’érosion. Les conditions de vie des habitants sont des plus précaires et leurs appels à l’aide restent sans suite. Ils restent malgré tout solidaires et font front commun face à l’avancée des eaux.

Khun Samut Chin. Ce nom ne vous dit peut-être rien. Et bientôt, il sera peut-être rayé des cartes. Ce village de la province de Samut Prakan est situé en bord de mer, dans le Golfe de Thaïlande.De Bangkok, il faut enchaîner les trajets en transports en commun pour accéder à ce bout de terre isolé, où la frontière entre terre et mer semble floue. Des bateaux longues-queues vous y emmènent, filant à toute allure sur la surface des canaux parsemés de poteaux électriques. Un paysage pour le moins singulier.

« Le temple, c’est tout droit ! », crie le batelier tandis que les passagers débarquent. Il leur indique un unique chemin de béton qui se dresse devant, bordé par des barrières bleues surplombant les étendues d’eau. Au loin, un groupe de maisons, discrètes et éparses, se dessine. Mais ici, on vient surtout pour visiter le temple du village, le Wat Khun Samut Trawat, qui semble flotter sur l’eau. Il suffit toutefois de se rapprocher pour s’apercevoir que le sol n’est qu’une plateforme de béton. Il a été rehaussé à tel point que la hauteur des portes s’en trouve réduite et Il faut se plier en deux pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment principal. Si cette construction est un peu particulière, c’est parce qu’il faut maintenir le temple et ses annexes hors de l’eau. Depuis des décennies, ce bout de terre subit la montée des eaux. Chaque année, 25 centimètres sont engloutis.