Plusieurs lecteurs et amis de Gavroche n’en démordent pas: basés en Thaïlande ou dans les pays voisins, convaincus que les sources d’information sur le coronavirus et ses conséquences sont biaisées, ils refusent d’être vaccinés. Pas question, si l’Ambassade de France met des vaccins à disposition de la communauté française, d’accepter cette immunisation présentée comme «inutile», «dangereuse» voire destinée à «ficher» tous les vaccinés. Inutile de revenir ici sur ce débat qui s’étale sur les réseaux sociaux.
Ne pas croire aux affirmations scientifiques est discutable, mais c’est un droit. Une question se pose en revanche pour les «refuzniks» des vaccins: qu’adviendra-t-il ? Comment pourront ils se déplacer en Thaïlande et en Asie du sud-est, alors que l’Europe exigera de plus en plus, à coup sûr, le «pass sanitaire» que l’UE va mettre en œuvre à partir du début juillet ? A ce stade, la réponse parait assez probable: le trafic aérien asiatique sera sans doute de plus en plus conditionné au vaccin. Il est aussi probable que les contrôles frontaliers se mettent à l’exiger. Rien n’est sûr, mais l’idée d’une libre-circulation inchangée après la pandémie n’est pas crédible. Les anti-vaccins doivent donc être prévenus: ils risquent de devoir payer, à un moment, le prix de leur refus.
Se retourner alors vers les ambassades, et invoquer votre droit au libre-choix n’aura guère d’impact. Comme jadis pour des maladies endémiques telles la polio ou le tétanos, la Covid exige une immunisation collective que les pays d’Asie du sud est vont vouloir atteindre. Anti-vaccins, préparez-vous: ces prochains mois mettront à rude épreuve votre volonté d’échapper à ces injections que vous jugez «insupportables».