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Journée internationale de la Francophonie : le secrétaire général fait ses adieux à Hanoi

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 02/03/2016
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La visite d’Abdou Diouf à Hanoï du 13 au 15 mars derniers dans le cadre des célébrations de la Journée internationale de la Francophonie n’avait rien d’anodin. L’ancien président du Sénégal, qui tirera sa révérence à la fin de cette année après trois mandats successifs à la tête de l’OIF, a été reçu avec les honneurs d’un chef d’État par les dignitaires vietnamiens.

 

Il a notamment rencontré le président Truong Tan Sang et la vice-présidente francophone Nguyen Thi Doan. Cette dernière a rendu un hommage appuyé au secrétaire général, soulignant notamment son « rôle important dans l’élargissement et le renforcement de la coopération entre l’OIF et d’autres organisations régionales et internationales », et dans « la prévention et le règlement des crises politiques et de sécurité dans l’espace francophone ».

 

L’occasion pour Abdou Diouf de remercier l’un de ses plus fidèles alliés et de saluer la volonté politique du Vietnam de contribuer activement à l’action de la Francophonie et son engagement pour maintenir la diversité linguistique et culturelle dans la région ». Abdou Diouf a également rappelé symboliquement que c’est au Vietnam, lors du sommet de 1997, que l’OIF a véritablement pris son envol avec la nomination pour la première fois d’un secrétaire général.
Sa volonté de dire non à l’uniformisation culturelle et linguistique, non aux aspects les plus néfastes de la mondialisation », comme le répète souvent le secrétaire général. D’autant qu’elle n’a pas les moyens financiers de ses ambitions, les principaux bailleurs de fonds – et en premier la France – se trouvant confrontés à de drastiques coupes budgétaires. Mais elle contribue, avec ses 77 états et gouvernements membres et observateurs et ses 220 millions de francophones dans le monde, à déployer les valeurs de la Francophonie partout où elle le peut et à lutter pour le respect des minorités linguistiques dans le monde.

 

En Asie-Pacifique, où l’on compte seulement quatre pays membres (Cambodge, Laos, Vietnam, Vanuatu) et un État observateur (Thaïlande), soit 2,6 millions de francophones en incluant la Polynésie française et la Nouvelle Calédonie (1,17% des 220 millions de francophones dans le monde), le Vietnam tient une place centrale. Non seulement parce qu’il accueille le bureau régional de l’OIF et celui de l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie) qui compte 71 universités membres dans 9 pays (dont 4 en Thaïlande et 38 au Vietnam), ainsi que le CREFAP (Centre régional francophone pour l’Asie et le Pacifique, basé à Hochiminh), qui coordonne les actions de renforcement de la langue française de l’OIF pour l’ensemble de la région, mais aussi parce qu’il compte le plus grand nombre de locuteurs francophones d’Asie (623 200), suivi par la Thaïlande (562 000).

 

Des chiffres à relativiser toutefois puisque les Francophones ne représentent respectivement que 0,7 et 0,8% de la population de ces deux pays, et que le nombre d’élèves apprenant le français comme première ou deuxième langue vivante étrangère a fortement chuté, en raison notamment de la priorité donnée à l’anglais, mais aussi du choix d’autres langues asiatiques (chinois, japonais…).

 

Tran Thi Mai Yen, responsable du CREFAP, souligne toutefois que le Vietnam a développé dans son système d’enseignement général des classes bilingues vietnamien-français qui obtiennent d’excellents résultats académiques. « Environ 30% des élèves continuent dans les filières francophones des universités vietnamiennes », précise-t-elle. En Thaïlande, à Phitsanulok, l’université Narasuan propose depuis quatre ans un cursus bilingue français-thaïlandais. « Le français est utile pour diversifier sa formation et accéder plus facilement à des filières d’excellence comme le droit, la médecine ou encore le management, insiste Anissa Barrak, responsable du bureau de l’OIF pour l’Asie et le Pacifique. Ces diplômés sont très recherchés partout dans le monde, c’est ce que nous voulons faire savoir et faire valoir. »

 

La responsable régionale de l’OIF souligne également que la Francophonie ne s’arrête pas seulement au partage de la langue, mais regroupe d’autres valeurs communes, comme le droit des peuples à leur souveraineté culturelle, et agit également dans le domaine de la coopération économique, l’une des deux priorités de l’OIF dans la région avec la langue française. « Il n’y a qu’à voir les intérêts actuels et à venir entre l’Asie et l’Afrique, bassin de la francophonie, pour pointer ce besoin de rapprochement. On assiste actuellement à une très forte demande d’apprentissage du français dans de nombreux pays de la région, comme en Chine et en Corée du Sud. La France a même du mal à y répondre. »

 

Philippe Plénacoste

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