Que vous soyez de passage ou résident, vous avez dû l’apercevoir, notamment sur le fronton de certaines banques ou de compagnies d’assurances. Il orne la façade des ministères et des principaux établissements publics. Il figure sur le sceptre et les étendards de Sa Majesté. Symbole royal mais aussi national, il apparaît, en tant que sceau officiel, sur la couverture des passeports, des cartes d’identité et de certains livrets bancaires. Il est également présent sur tous les billets de banque et sur l’entête des documents administratifs.
C’est Garouda, l’Oiseau Solaire, mi-homme, mi-aigle. Les Thaïlandais l’appellent Khrouth. Comme la plupart des personnages de la mythologie bouddhique, il a été “emprunté“ au panthéon hindou (via l’ancien royaume khmer) et, depuis, continue sa brillante carrière, non seulement au Siam, mais aussi en Indonésie et en Malaisie, entre autres pays “hindouisés” de l’Asie du Sud-Est.
Au cours de l’histoire du Siam, ses représentations ont nécessairement évolué selon les périodes et les styles. On le retrouve comme élément décoratif sur les chaises à porteurs ainsi que sur le trône, mais aussi sur les toits et les pignons des résidences royales.
Depuis 1911, lorsque le roi réside au palais, l’étendard “Maharaja” est hissé au-dessus de ses appartements. C’est un drapeau carré, orné d’un Garouda rouge sur fond jaune (couleur du lundi, jour de naissance du roi défunt, Bhumibol Adulyadej). Quand Sa Majesté se déplacait, le même étendard flottait à l’avant des limousines.
Pour les compagnies privées méritantes et qui ont donc l’insigne honneur de pouvoir l’exposer, il est la marque de la reconnaissance royale. C’est en effet le roi lui-même qui décerne ce privilège aux sociétés ayant contribué au progrès de la nation, notamment dans le domaine économique et social. C’est pourquoi, Garouda ne peut être utilisé à la légère.
Raymond Vergé