Basée à Bangkok en Thaïlande, l’ONG The Code s’engage à accompagner les acteurs du tourisme dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants avec une volonté de fer.
Nous rêvons d’un monde où les enfants sont en sécurité et libres. Où aucun enfant n’est abusé par les touristes. » L’ambition de The Code (en référence au code de conduite) est idéaliste. Mais ne faut-il pas être un peu utopiste pour changer le monde ? La cause qu’a choisie de défendre l’ONG est d’autant plus noble qu’elle touche tous les pays et tous les publics. Créée en 1996 par ECPAT Suède, l’initiative est née dans le but de lutter contre le tourisme sexuel des enfants à travers le monde. Les Nations Unies estiment à 150 millions le nombre de filles et 73 millions le nombre de garçons de moins de 18 ans dans le monde victimes d’exploitation sexuelle ou de toute autre forme de violence sexuelle. Une réalité contre laquelle The Code a décidé de lutter par l’intermédiaire des acteurs du tourisme que sont les hôtels et les tour-opérateurs.
Par exploitation et commerce sexuels, The Code entend l’achat et la vente d’enfants de moins de 18 ans à des fins sexuelles comme le tourisme sexuel d’enfants, le trafic sexuel d’enfants et la pornographie enfantine. Impossible d’être sur tous les fronts au risque de se disperser, The Code a choisi un cheval de bataille que sont les acteurs du tourisme. Les membres s’engagent alors dans la cause à travers la mise en place de six objectifs réalisables sur plusieurs années. Etablir une politique d’action et les procédures nécessaires à sa mise en place ; renseigner les employés sur les droits des enfants ; agir sur la prévention de l’exploitation sexuelle et la façon de rapporter des cas suspects ; inclure une clause dans les contrats impliquant une tolérance zéro à propos de ces abus ; promouvoir les mêmes informations auprès des voyageurs ; supporter, collaborer et intégrer les parties prenantes dans la prévention et rapporter chaque année l’état d’avancement de la mise en place de ces points. Autant de pas qui permettent à chaque acteur de tendre vers un objectif clair et précis : limiter le tourisme sexuel des enfants.
« Actuellement, nous travaillons avec environ 200 entreprises dans le monde, dont sept grands groupes en Thaïlande comme les hôtels Accor et Centara », précise Patchareebon Sakulpitakphon, responsable de la prévention et de l’engagement. « Notre prochaine étape est la Birmanie. Ouvert depuis peu, le pays se développe rapidement autour du tourisme et le risque d’exploitation des enfants est grand, surtout qu’ils ne se méfient pas », prévient-t-elle. C’est pourquoi The Code multiplie les actions là-bas, afin d’étendre les partenariats et prévenir le tourisme sexuel des enfants.
Selon Patchareebon, trois facteurs principaux engendrent le tourisme sexuel : « la pauvreté, la demande et les comportements irresponsables ». Et attention à ne pas se méprendre, « ça ne se passe pas que dans les pays pauvres ou sous-développés, mais aussi en Europe et aux Etats-Unis par exemple. » Face à une réalité que subit chaque pays, The Code refuse de fermer les yeux : « A cet âge-là, les enfants devraient être heureux, libres et ne penser qu’à aller à l’école ».
En travaillant main dans la main avec d’autres agences comme la police, les ONG, les entreprises, les gouvernements et les communautés locales, The Code garde l’espoir d’abolir un jour le tourisme sexuel des enfants.
www.thecode.org
Mélina Lhermite