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THAÏLANDE – COVID : L’Unicef au secours des enfants des rues de Bangkok, un scénario oublié…mais redevenu d’actualité

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 01/08/2021
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“J’ai peur d’être infectée en vivant dans la rue”, dit Vee (nom fictif) en retirant prudemment son masque pour déjeuner au Hub Saidek, un refuge pour les enfants vulnérables de Bangkok. La jeune Vee dort dans la rue depuis des mois et partage une tente en face du Hub avec cinq autres personnes depuis deux semaines. La nuit dernière, elle a réussi à louer une chambre à 250 bahts, ce qui lui permet de prendre une douche le matin et de venir déjeuner au Hub en se sentant fraîche et propre.

Ce reportage de l’Unicef, l’agence des Nations Unies pour la protection de l’enfance, en dit long sur la dégradation des conditions sociales à Bangkok au fil de la pandémie de Covid 19. Il raconte le quotidien d’enfants oubliés, un scénario que la Thaïlande pensait révolu.

Selon l’Unicef, qui publie ce texte, Vee devra grappiller 10 bahts pour une douche le soir à l’hôtel. Elle ne se sent pas en sécurité pour se laver dans les toilettes de la station-service comme les garçons.

Vivant dans la rue depuis l’âge de 12 ans, cette native de Suphan Buri a passé un an dans la nouvelle famille de sa mère lorsqu’elle avait 15 ans, mais son séjour sous un toit a tourné court. Giflée par son beau-père, elle s’est enfuie de chez elle. La pandémie a exacerbé les comportements problématiques dans de nombreuses familles.

” Je suis partie et je suis revenue vivre ici “, dit-elle en faisant un geste vers les rues de Hua Lamphong. Elle vient régulièrement au Hub pour obtenir de la nourriture et de l’aide.

Un refuge pour enfants

Le Hub, un refuge pour enfants, a été contraint de fermer en raison des restrictions COVID-19 du gouvernement. Le Hub fournit une tente de fortune pour les jeunes et les sans-abri.

Fondé par la Childline Thailand Foundation en 2011, le Hub est un refuge pour les enfants vulnérables de moins de 18 ans qui peuvent y trouver de la nourriture, des conseils et un abri s’ils n’ont nulle part où dormir pour la nuit. Avant la pandémie de COVID-19, il y avait jusqu’à 15 enfants qui y séjournaient chaque nuit.

Vee fait partie des 20 000 enfants qui vivent dans la rue dans tout le pays, selon les estimations de la Fondation. La plupart d’entre eux se retrouvent dans la rue à cause de la violence domestique et des abus, tant physiques que psychologiques.

400 cas d’enfants vulnérables

Le Hub a distribué des articles de base et de la nourriture aux enfants vivant dans la rue, dès l’âge de 11 ans, plus de 10 000 fois par an depuis une décennie maintenant. Son personnel a travaillé en étroite collaboration sur environ 400 cas d’enfants vulnérables, dont la moitié a été clôturée, ce qui signifie que certains ont réussi à échapper au cercle vicieux du sans-abrisme.

L’équipe du Hub jouait avec le bébé d’un enfant sans abri

Le travail du Hub est devenu plus important que jamais car le COVID-19 rend la vie dans les rues encore plus dure et plus dangereuse pour ces enfants, qui luttent pour trouver un endroit sûr et propre pour dormir. Mais le refuge a été contraint de fermer ses portes conformément aux restrictions COVID-19 du gouvernement depuis fin avril de cette année.

Sans se décourager, son personnel dévoué a trouvé des moyens de continuer à soutenir les enfants vulnérables vivant dans la rue. Les produits d’hygiène ainsi que les collations et les trois repas par jour sont désormais distribués à travers une petite fenêtre en verre et les conversations se poursuivent à distance.

Les collations et les trois repas par jour sont maintenant distribués à travers une petite fenêtre en verre.

“C’est le mieux que nous puissions faire pour les soutenir en ce moment”, a déclaré Kanyapak Sukyu, le responsable du Hub depuis 2014. “Les enfants peuvent venir nous voir pour obtenir de la nourriture, des produits d’hygiène et d’autres produits de première nécessité”.

Kanyapak dit qu’il faut un certain temps pour gagner la confiance des enfants issus de groupes vulnérables. Il peut s’écouler trois mois avant qu’ils ne commencent à parler au personnel, et dans certains cas, cela peut prendre une année entière pour qu’ils s’ouvrent. L’instauration d’un climat de confiance est essentielle pour que le personnel puisse atteindre les enfants confrontés à des problèmes de santé physique ou mentale, comme la perte d’appétit ou la dépression.

Enfance mise en péril

L’UNICEF soutient la fourniture de premiers soins psychologiques et la gestion des cas de protection de l’enfance par le biais du Hub et du centre de contact 1387 de la Fondation. Grâce à ces soins psychosociaux et à ce soutien à la protection de l’enfance, les enfants vulnérables sont aidés dans leur rétablissement émotionnel après un événement extrêmement pénible et peuvent accéder à la protection, aux soins et au soutien pour leur sécurité physique et émotionnelle.

L’UNICEF soutient également le centre en fournissant du savon, du désinfectant pour le nettoyage, du désinfectant pour les mains et des masques de protection et a fait don de plus de 100 000 articles d’équipement de protection individuelle aux communautés et aux organisations à but non lucratif qui travaillent avec les groupes vulnérables à Bangkok.

” Pour les enfants qui se retrouvent sans abri dans le contexte de la pandémie de COVID-19, leur enfance est mise en péril et ils n’ont pas les besoins fondamentaux nécessaires pour survivre et s’épanouir ” estime Parinya Boonridrerthaikul, responsable de la protection de l’enfance à l’UNICEF Thaïlande.

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