ASIE – LIVRE : S’évader dans les confins himalayens grâce à Olivier Weber
Le journaliste habitué de l’Asie, qui traversa souvent la région pour des grands reportages remarqués, dirige désormais la collection « Terre Humaine » aux Éditions Plon. Il vient de publier « Au Royaume de la lumière, un voyage en Himalaya ».
L’Himalaya restera-t-il un sanctuaire protégé où des peuples libres peuvent continuer de vivre selon leurs coutumes, éloignés de la civilisation et capables, grâce au relief, de conserver entre eux et notre monde une barrière ultime ? Le journaliste-écrivain Olivier Weber pose dans on livre la question sous tous les angles, avec talent et affection.
Voici ce que le quotidien «Libération» a écrit sur son ouvrage:« Nourris des récits des personnages mythiques qui les ont précédés ; des délires exaltés de l’Homme qui voulut être roi de Kipling à la rédemption de l’alpiniste à croix gammée Heinrich Harrer, dans Sept Ans d’aventures au Tibet, les solitudes glacées inspirent…
Il fallait donc une tête bien faite pour aborder ces hautes terres sans s’y perdre. C’est ce qu’a réussi Olivier Weber, grand reporter, correspondant de guerre, écrivain et baroudeur, qui s’est aventuré dans les vallées perdues du Mustang, minuscule royaume (à l’image du Sikkim ou du Bouthan voisins), coincé entre la Chine et le Népal. Un «petit Tibet» dont il partage la culture, fermé aux étrangers jusqu’en 1992, à la nature inviolée et la culture encore protégée.
Journaliste et ethnologue
L’occasion pour le journaliste de se faire ethnologue (l’ouvrage paraît dans la collection Terre humaine) dans une région inchangée depuis des millénaires qui vit pourtant sans doute ses dernières heures de liberté. Car l’ogre chinois est aux portes de ce confetti autonome avec ses tractopelles et ses bulldozers. Désenclavement, assistance, modernité ; puis embrigadement, assimilation et répression… Les exemples du Tibet et du Xinjiang ne laissent que peu d’espoir à ses habitants. «Au sud, la soumission volontaire [le Népal, lui-même sous tutelle économique chinoise, ndlr] avec ou sans opium du peuple. Au nord, la coercition des esprits par le nouveau contrat social, un contrôle des âmes. Au-delà de son rôle de zone tampon, l’enclave flottait dans cet entre-deux.»
A lire d’urgence dans la collection «Terre Humaine» (Plon)