Depuis six ans, Richard Collins et sa femme Joanna parrainent des oursons pris en charge au Centre de soins de Tam Dao, dans la province de Vinh Phuc. Ils mobilisent aussi beaucoup de personnes autour d’eux pour les inciter à suivre leur exemple.
En avril dernier, Richard et Joanna sont revenus au Vietnam. Pour cette seconde visite, le couple australien a fait don d’une auto au Centre de soins des ours de Tam Dao, dépendant de l’AAF (Animals Asia Foundation). Un cadeau d’une valeur de 30 000 dollars tout de même. En parallèle, depuis 2006, ce couple a octroyé à l’AAF plus de 400 000 dollars. Lors de la plus récente collecte, ils ont mobilisé 160 000 dollars. Selon l’AAF, il s’agit de la plus grande somme de parrainage que cette organisation ait reçue. Pour le moment, les deux Australiens parrainent quatre ours pris en charge à Tam Dao, et ce depuis qu’ils sont oursons.
L’histoire de quatre oursons
Le premier ourson, Jarvis, a été sauvé avec trois autres individus dans le Parc national de Pù Mat, à Nghê An (Centre), à l’automne 2008. Il pesait alors 40 kilos. Les vétérinaires et les employés du Centre de sauvetage de Tam Dao n’ont pas épargné leur peine pour les aider à s’intégrer à leur nouvel environnement. C’est chose faite actuellement. Ils batifolent désormais dans un enclot avec des aires de jeux, des portiques, des tunnels, des tanières, des hamacs, des mares, du miel et des fruits cachés ici et là…
En 2009, les Collins sont retournés au Vietnam pour s’occuper d’un autre ourson récupéré dans la province septentrionale de Diên Biên par des garde-forestiers. Ils l’ont appelé Taurus, dans l’espoir qu’il reste fort et solide comme son nom l’indique. À l’époque, Taurus pesait seulement deux kilos. Désormais, c’est un ours adulte qui fait honneur à son nom. L’histoire continue.
L’an dernier, le centre a réceptionné deux autres ours trouvés par des forestiers de Lai Châu. Les Collins ont décidé de les parrainer et de les nommer Ricky et Joey. Après une période de soins attentifs, leur poids a nettement augmenté et ils présentent désormais une toison fournie et fine. Lors de son retour au Vietnam en avril dernier, Joanna a été très émue de revoir Taurus et a reçu un album rempli de photos de son petit protégé.
Pourquoi les ours ?
La terre natale des Collins est Adélaïde, au Sud de l’Australie. Richard est patron d’un commerce d’autos alors que sa femme travaille dans le secteur des cosmétiques. Dès leur enfance, leurs parents les ont éduqués à aimer et respecter les animaux. Une fois adulte, leur passion s’est traduite par un engagement concret, avec comme mot d’ordre : l’argent est le nerf de la guerre ! Pourquoi parrainent-ils des oursons et non des ours adultes ? Le fruit du hasard, selon eux. Mais il est vrai que les oursons sont si mignons… Joanna Collins adore les embrasser, son mari, quant à lui, s’intéresse particulièrement à ceux qui sont handicapés suite à des actes de maltraitance. « Sur la planète, il y a de nombreuses espèces d’animaux. Nous nous intéressons aux ours car ils sont en voie d’extinction, confie le couple. Au lieu de répartir les aides sur plusieurs espèces, nous avons choisi une cible, pour une efficacité maximale. » Les Collins soutiennent plus de trente organisations de protection des animaux. Joanna est aussi ambassadrice de bonne volonté à la Fédération de protection des droits des animaux d’Australie (ALWA).
Mesures énergiques pour sauver les ours
Il y a six ans, les Collins ont rencontré la Doctoresse Jill Robinson, créatrice de l’AAF. « J’admire Jill pour son engagement dans ce domaine et sa persévérance pour mettre fin à l’élevage des ours, au Vietnam et en Chine », a révélé Joanna. En 1993, quand Jill a été témoin du traitement inhumain des ours noirs dans une ferme chinoise, elle s’est jurée de revenir un jour pour les sauver. De retour en Australie, les Collins ont demandé à Jill Robinson comment leur venir en aide. Le couple a décidé de parrainer des ours, ce qui se traduit concrètement par une somme accordée chaque mois à l’AAF, somme qui permet de prendre en charge les frais de nourriture des animaux. Avec le temps, ils ont décidé de s’engager plus en avant en mobilisant des proches et d’autres généreux donateurs. « Ce sont des animaux sympas, j’adore les caresser, confie Joanna. Je suis ravie de voir que le gouvernement vietnamien déploie des mesures énergiques pour les sauver. » Chaque fois qu’elle est informée d’un cas de maltraitance, elle a le coeur serré. « Les animaux n’ont pas la parole, mais eux aussi souffrent. Ce que nous espérons, c’est mobiliser, sensibiliser, pour leur venir en aide », a conclu son mari. Cet exemple brillant, l’histoire entre Jill Robinson et les ours noirs et le message qu’elle fait passer – dont celui relatif à son style de vie végétarien – ont suscité l’enthousiasme de la jeunesse à propos de la protection animale, et ont aussi incité le grand public à plus respecter les animaux. (D. A. / CVN)
Article paru dans Le Courrier du Vietnam