La police anti-émeute thaïlandaise a tiré samedi 7 août avec des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour repousser une foule de plusieurs centaines de jeunes manifestants anti-gouvernementaux qui ont marché sur une base de l’armée où le Premier ministre Prayuth Chan-ocha a sa résidence afin de demander sa démission.
Les manifestants ont jeté des pierres, des bouteilles, des feux d’artifice et utiliser des lance-pierres au cours de la confrontation qui a duré plusieurs heures dans le quartier de Din Daeng à Bangkok, obscurci par des tourbillons de fumée.
Le rassemblement était mené par la Jeunesse libre, un groupe de protestation étudiant qui a attiré des dizaines de milliers de personnes lors de ses manifestations l’année dernière. Ce groupe réclame la démission de Prayuth pour sa gestion de la crise du coronavirus, qui a vu le nombre de cas monter en flèche et le système de soins de santé être mis à rude épreuve. Prayuth est très critiqué pour la lenteur du programme national de vaccination.
Nouveau record de contaminations
Samedi, la Thaïlande a signalé un nouveau record de 21 838 cas quotidiens confirmés, avec 212 décès supplémentaires. Bangkok et les provinces environnantes sont sous confinement, y compris un couvre-feu de nuit, depuis des semaines.
Selon les services d’urgence du centre médical Erawan de la ville, cinq personnes ont été hospitalisées, dont trois policiers à l’issue de manifestations
Le mouvement de protestation a commencé l’année dernière avec des demandes de changements politiques radicaux, y compris des appels publics sans précédent à la réforme de la puissante monarchie pour la rendre plus responsable.
Après avoir été mises en sommeil en raison des poursuites judiciaires, des désaccords internes et de la pandémie, les protestations sont revenues ces dernières semaines, alimentées par le mécontentement croissant suscité par la réponse du gouvernement à la crise sanitaire et son impact massif sur l’économie, qui dépend du tourisme.
Remerciements à Michel Prévot