Le corps d’un globicéphale tropical mort vendredi dernier, probablement étouffé par 8 kilos de plastique retrouvés dans son estomac, a alerté l’opinion publique et les autorités thaïlandaises sur la nécessité de réagir face à la pollution des océans. Le royaume, classé parmi les plus grands pollueurs de la planète, rejetterait chaque année, selon l’aveu même du gouvernement thaïlandais, 50 000 tonnes de déchets plastique dans la mer.
Cinq jours après s’être échouée au bord d’un canal de la région de Chana, dans le Sud du pays, la baleine mâle n’a pu être sauvée. Plus de quatre-vingt sacs plastique ont été extraits de son estomac. La nouvelle a fait le tour du monde.
Le Bangkok Post rappelle qu’une recherche publiée dans Science Magazine en 2015 plaçait la Thaïlande comme le sixième pollueur d’océans au monde, après la Chine, l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et le Sri Lanka ; dans les cinq premiers selon l’association américaine Ocean Conservancy, qui classe le pays en quatrième position, devant le Vietnam et le Sri Lanka.
Suite à l’exposition médiatique provoquée par la mort de la baleine, le gouvernement a promis de nouvelles mesures, dont une meilleure collaboration avec les autres pays de la région. « Les sacs en plastique retrouvés dans l’estomac de la baleine ne venaient pas seulement de Thaïlande, a indiqué Jatuporn Buruspat, le directeur général du département des Ressources marines et côtières au Bangkok Post. Le problème nécessite une collaboration des pays de l’Asean et de toutes les parties prenantes. »
Au niveau national, la distribution de sacs en plastique devrait être prochainement interdite dans les parcs nationaux et dans trente hôpitaux publics.
Le quotidien anglophone souligne par ailleurs que la pollution marine proviendrait à 80% des déchets produits sur le continent. Le 30 mai dernier, 58 tonnes de déchets plastique non déclarés ont été interceptées par la police.
La marchandise frauduleuse, en provenance de 35 pays, devait parvenir à une entreprise de recyclage. Suite à une perquisition de l’usine, aucune infrastructure pour recycler le plastique n’a été trouvée.
Le directeur de Greenpeace en Asie du Sud-Est, Tara Buakamsri, a déclaré au Bangkok Post que ce n’était « que la partie émergée de l’iceberg », dénonçant le commerce juteux qui transforme la Thaïlande en dépotoir international.
G.C. (www.gavroche-thailande.com)
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