Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a déclaré lundi 6 décembre qu’il prévoyait de se rendre en Birmanie pour s’entretenir avec les dirigeants militaires de ce pays et que les responsables de la junte devraient être invités aux réunions de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Le statut de la Birmanie en tant que membre de l’ASEAN, qui compte 10 pays, a été remis en question par le coup d’État du 1er février. Le chef de la junte militaire, Min Aung Hlaing, n’a pas été invité au sommet annuel des dirigeants du groupe qui s’est tenu en octobre à Brunei, les membres n’étant pas parvenus à un consensus.
Mais Hun Sen a laissé entendre lundi que pour le Cambodge, qui présidera le bloc régional pour l’année prochaine, les 10 membres seraient représentés.
“C’est un membre de la famille de l’ASEAN, ils doivent avoir le droit d’assister aux réunions”, a-t-il déclaré dans des commentaires lors d’une cérémonie d’inauguration d’un projet de construction financé par la Chine.
Le ministre des affaires étrangères birman, Wunna Maung Lwin, nommé par l’armée, s’est rendu au Cambodge mardi.
“Il est fort possible que je me rende à Naypyidaw pour rencontrer le général Min Aung Hlaing et travailler avec lui. Si je ne travaille pas avec les dirigeants, avec qui puis-je travailler ?” a déclaré Hun Sen lundi 6 décembre avant cette rencontre.
Hun Sen a fait référence à la convention de longue date de l’ASEAN, qui consiste à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’autre, ajoutant : “En vertu de la charte de l’ASEAN, personne n’a le droit d’expulser un autre membre.”
Hun Sen prévoit de se rendre du 7 au 8 janvier à Naypyidaw, la capitale de la Birmanie, pour rencontrer le chef de la junte Min Aung Hlaing, selon une déclaration du porte-parole de Hun Sen, Eang Sophalleth mardi 7 décembre.
La Birmanie est en crise depuis que Min Aung Hlaing a renversé le 1er février le gouvernement civil dirigé par la lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi.