L’hebdomadaire français Courrier International, dont nous vous recommandons la lecture, estime que la première condamnation à quatre ans de prison (ramenée à deux ans ferme) prononcée contre Aung San Suu Kyi en préfigure d’autres à venir. L’ancienne chef du gouvernement risque plus de cent ans de prison. Plus de dix mois après le coup d’État, la junte réprime toutes les formes de contestation.
Une cour militaire a prononcé un premier verdict le 6 décembre contre l’ancienne chef de facto du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi, la condamnant à quatre ans de prison. Elle était poursuivie pour “incitation au soulèvement” contre l’armée et violation du protocole sanitaire anti-Covid, détaille Nikkei Asia. L’ancien président Win Myint a reçu la même sentence. Le procès s’est tenu à huis clos, et il a été interdit à l’équipe de défense d’Aung San Suu Kyi de parler à la presse, car, selon la junte, ses propos “pourraient entraîner des manifestations et déstabiliser” l’ordre public.
En résidence surveillée
Les informations au sujet de l’ancienne dirigeante filtrent au compte-gouttes. L’ex-président et elle seraient en résidence surveillée près de la capitale, Naypyidaw. Âgée de 76 ans, Aung San Suu Kyi pourrait être à nouveau condamnée, car de nombreux autres chefs d’inculpation pèsent sur elle.
Plus de cent ans de prison ?
Ainsi, rappelle The Irrawaddy, elle est inculpée dans dix autres dossiers, “tous étant considérés comme des fabrications” d’ordre politique. Il s’agit notamment de possession illégale de talkies-walkies, de corruption et d’infraction à la loi sur la divulgation des documents confidentiels.