En fin de journée dimanche, le taux de participation aux élections à Hong Kong était historiquement bas, à 29% de participation, contre 53% en 2016. Les Hongkongais ont élu 20 membres du parlement hongkongais, le « Legco », pour Legislative Council. Avec plus d’un an de retard : en septembre 2020, le gouvernement avait décidé de reporter les élections sine die, officiellement en raison de l’épidémie de Covid-19, pourtant largement sous contrôle à l’époque. L’objectif était tout autre – en témoignent les mesures prises depuis.

A la suite d’une réforme électorale adoptée en mars, le nombre de députés élus au suffrage universel direct n’était plus que de 20 sur 90, contre 35 sur 70 auparavant. Les 70 membres restants sont choisis par des grands électeurs et des corporations professionnelles, pour la plupart acquis au régime chinois. Surtout, l’élection est désormais réservée aux candidats « patriotes », les plus loyaux au régime.

Résultat, sur les 153 candidats en lice, seuls dix n’étaient pas, ce dimanche, membres de partis pro-gouvernement. Le numéro deux du gouvernement, John Lee, a traités de traitres ceux qui qui se sont exclus sont « des traîtres » et souhaitent l’échec du scrutin.

La plupart des anciens élus de l’opposition sont aujourd’hui en prison, dans l’attente d’un procès, ou en exil. Certains avaient pris les devants.

Les autorités de Hong Kong avaient rendu gratuits les transports en commun dimanche, pour faciliter l’accès aux bureaux de vote. Mais les Hongkongais ont préféré aller se promener. Pas de quoi embarrasser l’inoxydable cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, qui avait préparé le terrain: «Quand le gouvernement fait bien les choses et que sa crédibilité est forte, la participation des électeurs est moindre car les gens ne ressentent pas vraiment le besoin de choisir de nouveaux représentants», avait-t-elle déclaré par anticipation  au quotidien nationaliste chinois Global Times le 7 décembre.

 Remerciements à Michel Prévot