La même coalition qui dirige l’État du Sarawak, en Malaisie orientale, depuis des décennies, le dirigera à nouveau après les élections du 18 décembre, qui étaient incertaines en raison des restrictions imposées par la Covid-19. Le résultat a été connu dans les 90 minutes qui ont suivi la clôture du scrutin, signe que l’élection n’allait jamais constituer une menace pour le gouvernement de l’Alliance des partis du Sarawak, ou Gabungan Parti Sarawak, qui détenait 67 des 72 sièges de la chambre avant que celle-ci ne soit élargie à 82 pour les élections de 2021.

Un pays dans le pays

L’alliance et en particulier le Parti Pesaka Bumiputera Bersatu (PBB), le principal parti de la coalition, souhaitent depuis longtemps une autonomie maximale vis à vis de Putra Jaya, la capitale administrative de la Malaisie. Compte tenu de sa victoire écrasante, on peut s’attendre à ce que le Sarawak veuille plus de liberté dans la détermination des questions d’éducation, des droits pétroliers et gaziers, d’un financement accru pour le développement des infrastructures et peut-être même d’un droit de regard sur le maintien de l’ordre.

Le Sarawak est désormais un pays dans un pays. Cela a toujours été l’ambition du PBB, car l’élite du parti pense pouvoir faire cavalier seul. Ils ont maintenant le plein respect de Putra Jaya, qui a besoin du Sarawak plus que le Sarawak n’a besoin de Putra Jaya. L’élection a cimenté le destin de la politique en Malaisie. Le Sarawak est désormais politiquement indépendant, tandis que le GPS jouera très certainement le rôle de faiseur de roi pour maintenir l’UMNO au pouvoir après les prochaines élections…